Des hommes et des femmes politiques qui passent leur temps à se mordre les lèvres
Publié le 8/10/2013
Les politiques passent leur temps à dire n’importe quoi... pour s’excuser ensuite d’avoir dit n’importe quoi.
Un billet d'humeur de Nicolas Nilsen.
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais on a des hommes (et des femmes) politiques en France qui passent leur temps à dire n’importe quoi et qui — ensuite — viennent s’excuser d’avoir dit n’importe quoi ! Ils sortent leurs bourdes et, devant l’indignation qu’elles provoquent, expliquent — après coup — qu’ils ont tenu des propos sans doute excessifs, qu’ils n’ont pas mesuré les conséquences de leurs paroles… qu’ils ne voulaient pas blesser… que leurs propos ont été mal compris etc.
Vous je ne sais pas, mais moi ça me fait sortir de mes gonds : s’ils ne contrôlent pas leur cerveau et s’ils ne mesurent pas ce qu’ils disent, alors il faut qu’ils fassent un autre métier et qu’ils s’en aillent. Point final : dehors et au suivant. Gouverner la France exige pour moi davantage de compétences que faire le pitre à des talks-show télévisés où ils excellent. Curieusement pourtant, il semblerait que le bon Peuple, anesthésié et chloroformé par les médias, trouve cela plutôt drôle et sympa.
Juste un petit rappel pour ceux qui ne voient pas à quoi je fais allusion :
— Manuel Valls aurait tenu des propos excessifs à l’égard des Roms. Le Premier ministre a annoncé que le ministre de l’intérieur se serait excusé pour sa maladresse mais le cabinet de Manuel Valls aurait finalement démenti les excuses : il ne se serait en fait pas pas excusé…
— Ségolène Royal avait à l’époque présenté des excuses à Jose Luis Zapatero, président du gouvernement espagnol, non pas pour ses propres bourditudes à elle, mais pour Nicolas Sarkozy afin de « mettre un coup d’arrêt à ses dérapages verbaux permanents ».
— Jack Lang avait aussitôt demandé à ses amis espagnols d’excuser Ségolène après les « excuses » qu’elle avait formulées auprès de José Luis Zapatero : « excusez-la, pardonnez-lui ! », avait demandé l’ancien ministre socialiste à ses amis espagnols, sous-entendu, elle ne sait vraiment pas ce qu’elle dit …
— Madame Trierweiler, l’actuelle compagne de François Hollande s’était excusée de son côté pour le message qu’elle avait posté sur Twitter pour soutenir Olivier Falorni qui était opposé à Ségolène Royal, lors du second tour des élections législatives.
— Arnaud Montebourg avait lui présenté ses excuses à Florence Woerth, la femme de l’ancien ministre du Budget, pour des propos contre lesquels elle avait porté plainte en diffamation…
— Jean-François Copé avait présenté ses excuses à Mohammed Moussaoui, le Président du Conseil Français du Culte Musulman qui avait été heurté par ses propos sur les petits pains au chocolat…
— François Baroin, ancien ministre de l’Économie, en avait profité à l’époque pour s’excuser, au nom de l’UMP, de l’histoire des "pains au chocolat" de J.-F. Copé qu’il considérait comme une "insulte"...
— Philippe Marini s’était à l’époque excusé d’avoir déclaré qu’il "aurait préféré qu’en 1867 Napoléon III et Bismarck aient un entretien qui débouche autrement et que le Luxembourg n’existe pas." Sa bourde, qui s’ajoutait à une déclaration de Nicolas Sarkozy, suggérant au Luxembourg d’accueillir des Roms, avait failli provoquer une guerre diplomatique entre la France et le Luxembourg. Et François Fillon, premier Ministre, et le Quai d’Orsay avaient dû présenter leurs excuses et se désolidariser du sénateur UMP.
— Jacques Séguéla s’était lui emporté sur les ondes de "Radio Néo" en traitant Audrey Pulvar de "salope". Il s’était excusé dans une lettre à la journaliste.— François Bayrou, dans l’affaire Duflot-Valls sur les Roms, avait quant à lui déclaré sur France 24 : "En tant que président de la République, si j’avais soutenu le ministre de l’Intérieur, j’aurais demandé à Mme Duflot de s’excuser ou de quitter le gouvernement […] C’est le minimum de responsabilité."
Bayrou est très représentatif de la classe politique Française : il aurait demandé à Duflot de s’excuser ou de quitter le gouvernement. Sous-entendu si on s’excuse on peut rester au gouvernement ! Moi, c’est marrant mais je pense exactement le contraire : si on dit des conneries on doit quitter le gouvernement : parce qu’on montre qu’on ne contrôle ni ses nerfs, ni ses propos, ni le poids des mots, ni son cerveau… Et donc, dans ces conditions, on ne peut évidemment pas participer au gouvernement de la France. C’est pourtant simple à comprendre non ?
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