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Le sixième commandement - William Muir

Par Melusine1701

le sixième commandementWilliam Riley, jeune père divorcé, a voté lors du dernier référendum en faveur du rétablissement de la peine de mort. Pensant probablement qu’elle ne serait utilisée qu’avec raison. Pensant aussi que malgré la clause indiquant que ceux qui votaient oui s’engageaient aussi à être tiré au sort pour participer à l’exécution, le sort ne le désignerait jamais. Et pourtant, la convocation est là: il est attendu par le ministère de la justice pour une exécution. Le nom du condamné n’y est même pas précisé d’ailleurs: c’est en suivant l’actualité qu’il apprend qui il va tuer. Et même si, en votant, il était déterminé à accepter ce rôle, maintenant qu’il devient concret, hors de question pour lui d’en arriver là. Mais quel choix lui reste-t-il? Il semblerait qu’une demande en grâce soit en cours. Avec un peu de chance, il n’aura pas besoin d’y aller… En attendant, il demande à un ami avocat de lui trouver une échappatoire, peu importe le prix.

Le thème, provocateur, et l’angle choisi, très intéressant, m’ont immédiatement attirée dans ce roman. Il faut dire que ce sujet revient régulièrement dans l’actualité alors que pour nous, jeunes français nés après 1981, elle donne l’impression de relever presque de la préhistoire ou de la science-fiction, en tout cas pas de notre monde. Et bien évidemment, lorsqu’on nous demande si l’on est pour ou contre, difficile pour nous de nous représenter les enjeux d’une telle décision. Le roman propose de mettre l’un d’entre nous en face de ses responsabilités en décidant que quelqu’un mérite la mort. Et bien évidemment, il commence par mettre en scène la fuite de Riley à tout prix, absolument incapable de préparer ou d’envisager concrètement la mort de quelqu’un. Totalement affolé, il envisage tout, panique complètement et prend conscience de la gravité de son vote.
Mais la partie qui m’a le plus impressionnée, c’est celle de la formation. En effet, trois citoyens sont convoqués et préparés pour l’exécution: on leur apprend notamment à passer correctement la cagoule, à vérifier la longueur de la corde qui doit être suffisamment longue pour casser la nuque mais suffisamment courte pour ne pas arracher la tête, … Les détails sont donnés avec une froideur terrifiante, médicale, représentant une institution dans son droit qui ne fait qu’appliquer ses propres principes. Elle va jusqu’à organiser plus ou moins officieusement la rencontre entre Riley et le condamné et là encore, avec peu de moyens, on obtient de grands effets: Hugues, celui à qui on reproche rien de moins qu’un viol et un meurtre, est finalement un homme calme, réfléchi, intelligent, loin du psychopathe terrifiant face auquel on n’hésiterait pas à appuyer sur le bouton.
Cependant, le roman passe aussi de longs passages à nous raconter la vie de Riley, sa personnalité, ses rencontres amoureuses et son rôle de père finalement un peu minable. Si cela a l’avantage de mieux cerner le personnage, j’ai trouvé ces passages souvent longs et sans grand intérêt, au point de freiner ma lecture. J’ai eu du mal à voir où le récit allait et j’avais finalement hâte que cette exécution arrive pour savoir ce qu’il en serait.

La note de Mélu:

Note 3

Une lecture intéressante malgré des longueurs.

Un mot sur l’auteur: William Muir (né en1967) est un auteur britannique qui enseigne à l’université de Cardiff.

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catégorie “chiffre”


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