CRITIQUE DU FILM : C'est la fin, de Seth Rogen et Evan Goldberg (This is the end, 2013)

Publié le 07 octobre 2013 par Redrum @Ingoruptibles

Durant la pendaison de crémaillère de l'acteur James Franco, ses confrères Jay Baruchel et Seth Rogen s'absentent momentanément afin d'aller chercher quelques provisions. Mais les rues de Los Angeles sont le théâtre de phénomènes étranges: la terre tremble, des incendies se déclenchent et des faisceaux bleus aspirent les gens vers le ciel. Rentrés sains et saufs chez James, les deux amis sont témoins de la chute fatale, dans une large crevasse, de plusieurs célébrités présentes à la fête. Avec leurs amis Jonah Hill et Craig Robinson, Jay, Seth et James tentent de survivre à ce qui s'apparente à l'apocalypse…


Redrum : Retrouver la confrérie Apatow dans une comédie horrifique apocalyptique, le concept est à priori bancal mais follement alléchant quand on est fan de Seth Rogen & co ! Surtout que la bande d’adulescents est au complet : Jonah Hill, James Franco, Jay Baruchel : tous sont de la partie, y compris - dans de plus petits rôles - Christopher Mintz-Plasse (McLovin pour les intimes), Jason Segel et surtout Michael Cera tout de fluo vêtu, dans un rôle aux antipodes de ses prestations habituelles. Un casting surkiffant pour tout fanboy qui se respecte mais qui laissera fatalement à quai ceux qui ne sont pas familiers avec ces (grossiers) personnages. Cloitrés dans une maison offrant un terrain de jeu sans limites à leur vulgarité et à leur bouffonnerie, ils interprètent chacun une caricature d’eux-mêmes, l’apocalypse n’étant qu’un artifice leur donnant carte blanche pour partir dans les improvisations les plus folles. Une légèreté de façade, derrière laquelle se cache pourtant une introspection amère, pointant du doigt les affres du vedettariat et ses conséquences sur les relations amicales. Hélas, C’est la fin s’égare en cours de route, plombé par un scénario en roue libre, et l’impertinence - bien réelle – laisse peu à peu place aux bons sentiments, qui atteignent leur summum dans un final d’une mièvrerie démesurée. 3,5/5

McKee : L’humour, c’est un peu comme les cuperdons : ça ne se discute pas. On rit ou on ne rit pas, on aime ou on n’aime pas. Aucun argument rationnel ne vous fera changer d’avis. Personnellement, je raffole des cuperdons. Et j’adore l’humour de Seth Rogen et de sa clique, scatophile, incisif et jusqu’au-boutiste. Le décor de fin du monde était, en fait, facultatif ; le vrai thème (et ressort comique) du film, c’est que tous les acteurs interprètent leur propre personnage, ou plutôt celui que leurs rôles précédents et la rumeur veulent bien leur prêter. Résultat : nos héros sont de magnifiques caricatures d’eux-mêmes, à l’exception notable de Cera, qu’on attendait en puceau pâlot et qui s’avère être l’exact contraire, à savoir un cocaïnomane obsédé et autodestructeur. C’est peut-être l’élément le plus drôle du film, avec la scène du "non-viol" qui illustre à la perfection ce que c’est que de rire sur un fil. C’est la fin n’égale pas, dans la même division, le récent Ted mais fleure bon la blague de potes confectionnée avec une joie communicative, ce qu’il faut d’autodérision et - ne vous déplaise - une grande subtilité. 3,5/5



Genre : Comédie horrifique
Réalisateurs : Seth Rogen et Evan Goldberg
Acteurs : James Franco, Jonah Hill, Seth Rogen, Jay Baruchel, Danny McBride, Craig Robinson…
Durée : 1h47
Année de production : 2013 (États-Unis)