Critiques Séries : Homeland. Saison 3. Episode 2.

Publié le 07 octobre 2013 par Delromainzika @cabreakingnews

Homeland // Saison 3. Episode 2. Uh… Oo… Aw…


Cet épisode était étrange car il m'a donné l'impression que Homeland avait complètement changée. L'an dernier elle s'était orientée vers la série d'action, assez proche de 24. Et cette année elle semble s'orienter vers du drama pur et dur. Un choix plutôt judicieux finalement qui donne tout un tas de très bonnes choses à l'écran. C'est en tout cas ce que j'ai ressenti au bout de "Uh… Oo… Aw…". Quel titre d'épisode particulièrement étrange tout de même, vous ne trouvez pas ? Leslie Linka Glatter, réalisatrice de cet épisode, nous plonge dans la détresse émotionnelle de Dana et de Carrie avec une telle élégance. Il faut dire que la réalisatrice avait déjà fait beaucoup avec "Q&A" la saison dernière, son premier épisode dans Homeland. J'ai beaucoup aimé la manière dont l'on tente de démontrer à quel point le cliffangher de l'épisode précédent a détruit Carrie et surtout sa relation avec Saul. Bien entendu, je suppose que Carrie va rapidement sortir de cette institution psychiatrique, ce serait bête de la voir là-bas toute la saison alors qu'elle pourrait être excellente sur le terrain. D'autant plus qu'il s'agit de la seule personne capable d'innocenter Brody (qui n'a toujours pas réapparu).
Je trouve que Homeland est une série étonnante par moment, et quand elle fait le choix de mettre Carrie de côté comme c'est le cas dans cet épisode, je trouve ça presque magique finalement. C'est en tout cas ce que je ressens. La pauvre, elle n'avait pas besoin de ça. Claire Danes est toujours époustouflante et le meilleur moment est certainement celui où Saul vient enfin lui rendre visite. C'était un moment tellement fort. Il ne dure pas longtemps mais l'on sent dans le regard de Carrie à quel point elle se sent trahie par quelqu'un qu'elle pensait être son allié, son ami. La confrontation entre Saul et Carrie viendra certainement d'ici la fin de la saison, notamment quand Carrie aura retrouvé ses esprits. Car pour le moment la pauvre a énormément de mal à avoir les yeux en face des trous. Mais j'aime bien que les scénaristes ne tentent pas de prendre le chemin de la facilité. Pour le moment c'est une suite logique mais teinté de performances particulièrement étonnantes. L'autre bonne idée, c'est Dana. Avec la fuite de son père (et accessoirement donc sa disparition des écrans radar), elle se sent perdue.
Au fond, Brody était un repère pour sa fille et j'avais beaucoup aimé ça. C'était une très bonne idée que de créer ce lien étant donné que cela permet cette année de rapprocher Dana de l'envie de s'évader et de trouver ce qui pourrait finalement la rendre heureuse. Il y a quelque chose de symbolique dans toutes les actions de Dana. Que cela soit sa relation sexuelle avec le fils du Vice-Président ou encore le moment où dans son garage elle sort le tapis de prière de son père pour s'agenouiller. J'aimerais beaucoup que l'on traite de la conversion à l'islam comme une recherche d'une sérénité et non pas comme quelque chose de néfaste. Dana pourrait nous offrir de très belles choses d'un point de vue religieux tant que Homeland ne part pas dans tous les sens et surtout pas dans le sens du terrorisme. J'ai envie que Dana trouve la paix dans la religion, un peu comme cela a été le cas pour Brody finalement. Ce dernier avait réussi à expier ses péchés, ses souffrances, tout simplement en priant. Je n'ai pas une culture suffisamment grande de ce point de vue là et si la série pouvait éviter les clichés et les rapprochements douteux, cela pourrait être du très bon drama à venir.
Car je connais maintenant Homeland, c'est une série bien plus forte du point de vue de son casting que du reste. Mais cela reste une série touchante et particulièrement accrocheuse. Je sais que beaucoup de gens n'aiment pas du tout Homeland mais je pense qu'ils croient que la série se doit d'être une sorte de 24 bis. Il y a certes des intrigues un peu médiocres sur les bords, voire douteuses mais pour le moment je dois avouer que la saison 3 débute plutôt bien. Et cet épisode était bien meilleur que le premier de la saison. Par ailleurs, cet épisode continue également quelques choix étranges de direction comme Saul et Fara par exemple. J'ai trouvé ça assez ridicule mais bon, ce n'est pas bien grave, on va dire que l'on pardonne à Saul et à Fara. Mais je trouve que Saul est aussi en train de se transformer en quelque chose que je n'aurais jamais cru finalement. Le fait qu'il soit presque tout le temps en train de lâcher ses nerfs sur Fara est étonnant. Surtout qu'il n'y a pas de raison précise. De même que son intolérance face aux musulmans que Homeland n'avait jamais encore mis en avant.
Finalement, ce nouvel épisode de Homeland prouve encore une fois à quel point le casting est très important et qu'il fait la plus grande partie du boulot de la série. Cependant, cela ne veut pas pour autant dire que le reste est mauvais. Cet épisode était très bien mis en scène alors qu'il joue sur le silence, sur les gros plans de ces visages démunis (Dana et Carrie) à qui il manque quelque chose. Brody. Car au fond Brody était le repère à la fois de Dana, sa fille mais aussi de Carrie qui n'avait alors plus besoin de prendre ses médicaments quand elle était avec lui. J'ai hâte de voir la suite de la saison, d'autant plus que tout ce qui est mis en place pour le moment me plait en grande partie, un peu écarté de cette quête du grand méchant Abu Nazir. On revient donc sur les personnages et cela me plait énormément.
Note : 8/10. En bref, dans la détresse émotionnelle de Dana et de Carrie face à l'absence de Brody se dégage quelque chose de fabuleux.