Homeland // Saison 3. Episode 2. Uh… Oo… Aw…
Cet épisode était étrange car il m'a donné l'impression que Homeland avait complètement changée. L'an dernier elle s'était orientée vers la série d'action, assez proche de
24. Et cette année elle semble s'orienter vers du drama pur et dur. Un choix plutôt judicieux finalement qui donne tout un tas de très bonnes choses à l'écran. C'est en tout cas
ce que j'ai ressenti au bout de "Uh… Oo… Aw…". Quel titre d'épisode particulièrement étrange tout de même, vous ne trouvez pas ? Leslie Linka Glatter, réalisatrice de cet
épisode, nous plonge dans la détresse émotionnelle de Dana et de Carrie avec une telle élégance. Il faut dire que la réalisatrice avait déjà fait beaucoup avec "Q&A" la
saison dernière, son premier épisode dans Homeland. J'ai beaucoup aimé la manière dont l'on tente de démontrer à quel point le cliffangher de l'épisode précédent a détruit Carrie
et surtout sa relation avec Saul. Bien entendu, je suppose que Carrie va rapidement sortir de cette institution psychiatrique, ce serait bête de la voir là-bas toute la saison alors qu'elle
pourrait être excellente sur le terrain. D'autant plus qu'il s'agit de la seule personne capable d'innocenter Brody (qui n'a toujours pas réapparu).
Je trouve que Homeland est une série étonnante par moment, et quand elle fait le choix de mettre Carrie de côté comme c'est le cas dans cet épisode, je trouve ça presque magique
finalement. C'est en tout cas ce que je ressens. La pauvre, elle n'avait pas besoin de ça. Claire Danes est toujours époustouflante et le meilleur moment est certainement celui
où Saul vient enfin lui rendre visite. C'était un moment tellement fort. Il ne dure pas longtemps mais l'on sent dans le regard de Carrie à quel point elle se sent trahie par quelqu'un qu'elle
pensait être son allié, son ami. La confrontation entre Saul et Carrie viendra certainement d'ici la fin de la saison, notamment quand Carrie aura retrouvé ses esprits. Car pour le moment la
pauvre a énormément de mal à avoir les yeux en face des trous. Mais j'aime bien que les scénaristes ne tentent pas de prendre le chemin de la facilité. Pour le moment c'est une suite logique mais
teinté de performances particulièrement étonnantes. L'autre bonne idée, c'est Dana. Avec la fuite de son père (et accessoirement donc sa disparition des écrans radar), elle se sent perdue.
Car je connais maintenant Homeland, c'est une série bien plus forte du point de vue de son casting que du reste. Mais cela reste une série touchante et particulièrement
accrocheuse. Je sais que beaucoup de gens n'aiment pas du tout Homeland mais je pense qu'ils croient que la série se doit d'être une sorte de 24 bis. Il y a
certes des intrigues un peu médiocres sur les bords, voire douteuses mais pour le moment je dois avouer que la saison 3 débute plutôt bien. Et cet épisode était bien meilleur que le premier de la
saison. Par ailleurs, cet épisode continue également quelques choix étranges de direction comme Saul et Fara par exemple. J'ai trouvé ça assez ridicule mais bon, ce n'est pas bien grave, on va
dire que l'on pardonne à Saul et à Fara. Mais je trouve que Saul est aussi en train de se transformer en quelque chose que je n'aurais jamais cru finalement. Le fait qu'il soit presque tout le
temps en train de lâcher ses nerfs sur Fara est étonnant. Surtout qu'il n'y a pas de raison précise. De même que son intolérance face aux musulmans que Homeland n'avait jamais
encore mis en avant.
Note : 8/10. En bref, dans la détresse émotionnelle de Dana et de Carrie face à l'absence de Brody se dégage quelque chose de fabuleux.