Il est déjà connu que la consommation excessive d’alcool peut altérer le processus de cicatrisation. Ici les chercheurs de la Loyola (Chicago) montrent que c’est également le cas après une fracture osseuse et décryptent le mécanisme par lequel l’alcool ralentit la guérison aux niveaux cellulaire et moléculaire. Ces conclusions, présentées à la réunion annuelle de l’American Society for Bone and Mineral Research 2013 (Baltimore) pourraient permettre le développement de traitements de la cicatrisation osseuse chez les grands buveurs mais également pour les abstinents.
Les Drs Roman Natoli et John Callaci rappellent un état de fait, de très nombreuses fractures sont liées à une consommation excessive d’alcool responsable d’accidents de voiture, de chutes, de violences etc…L’alcool est donc non seulement un facteur de risque mais également un facteur de non cicatrisation.
Cette étude menée sur la souris, précisément sur un groupe de souris exposée à un taux d’alcoolémie équivalent à 3 fois l’équivalent chez l’Homme de la limite légale pour conduire et sur un groupe témoin exposé aux mêmes quantités …de sérum physiologique identifie plusieurs freins à la cicatrisation osseuse en cas d’alcoolémie élevée :
· le tissu osseux dur qui se forme autour de l’extrémité des os fracturés est moins minéralisé, en cas de forte alcoolémie,
· l’os qui se reforme n’est pas aussi dense,
· des signes de stress oxydatif qui va altérer les fonctions cellulaires sont constatés sur les souris alcoolisées,
· des niveaux élevés de malondialdéhyde (MDA) ou aldéhyde malonique, un marqueur du stress oxydatif
· des niveaux élevés de superoxyde dismutase, une enzyme qui diminue le stress oxydatif sont également plus élevés chez les souris exposés à l’alcool mais pas de manière significative.
· Des niveaux plus faibles d’une des protéines (OPN) impliquées dans le recrutement des cellules souches au site de fracture dans le groupe exposé à l’alcool.
2 traitements apparaissent alors possibles pour contrer les effets négatifs de l’alcool sur la cicatrisation osseuse. L’injection de cellules souches pour favoriser la cicatrisation ou l’administration d’un antioxydant (NAC : N-acétylcystéine) qui combat le stress oxydatif. Et si ces options thérapeutiques, qui restent à tester chez l’animal puis chez l’Homme se révélaient efficaces chez les gros buveurs, ils pourraient l’être aussi chez les non buveurs.
Source: American Society for Bone and Mineral Research 2013 via Loyola University Health System How binge drinking impairs bone healing (Vignette NHS, visuel American Society for Bone and Mineral Research)
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