Mas Jullien 2004 et Montcalmès 2007

Par Daniel Sériot


Les lecteurs anglophones pourront lire la traduction sur webflakes (Diary of Lover of right bank), avec quelques billets de décalage... Lire ICI

Il est des moments où l’amateur de vin se demande, lors de l’ouverture de bouteilles, s’il n’est pas en train de participer à un jeu de hasard. Nous avions ouvert il y a quelques mois une bouteille de Mas Jullien 2004 qui s’est avérée être défectueuse (nette déviance aromatique), et ce n’est pas sans appréhension que nous avons débouché une deuxième bouteille pour accompagner une daube d’agneau. Cette fois-ci le vin s’est remarquablement comporté et nous nous sommes régalés, tant en dégustation pure, qu’en accompagnement avec le plat.

J’avais envie de goûter Montcalmès 2007 que je n’avais pas encore abordé. La première bouteille ouverte est défectueuse (acescence) ! On en ouvre une autre, qui heureusement comble nos attentes, et propose un très bel accord de texture et de saveurs avec un lapin de garenne au foie gras.

Comme d’habitude les vins sont dégustés en bouteilles pour eux-mêmes et avec le plat, puis revus sur une durée de 24 à 48heures.

Coteaux du Languedoc : Mas Jullien 2004

Le vin a été bu et dégusté en bouteille sur une durée de 24 heures


La robe est assez profonde de couleur sanguine, le nez net et d’une bonne expression évoque les petites baies noires mûres (cassis et mûres) les épices douces (dont le clou de girofle), les herbes aromatiques (garrigue) ; l’élevage est fondu. La bouche laisse percevoir dès l’attaque des tannins fins, racés, et serrés enrobés d’une chair élégante, très veloutée à soyeuse ; le milieu de bouche, sans esbroufe, est profond, dense et tonique mis en valeur par une acidité gustative «  mûre » rehaussé par des saveurs fruitées et épicées pures et intenses. La finale est longue, étirée, d’une belle fraîcheur, très veloutée, précise et complexe (fruits, épices, herbes sauvages, notes de réglisse) Noté 17/17,5, note plaisir 17,5. Sur cette bouteille, qui n’a pas été acquise, dès la mise sur le marché de ce millésime, le vin est prêt à boire

Coteaux du Languedoc : Montcalmès 2007


La robe est assez profonde de couleur sanguine à violine. L’olfaction est nette et un peu retenue, le vin s’ouvre à l’aération sur des arômes de fruits légèrement compotés (cerises kirschées et cassis), de boites à épices, avec des notes de garrigue, et une pointe d’olive noire. La bouche est très séduisante, les tannins sont fins, mûrs et élégants, le centre est très plein, ample, avec du volume, une belle chair et une texture moelleuse, mais sans mollesse, agrémenté de fruits intenses et épicés. La finale est longue, pulpeuse, soutenue, bien équilibrée, savoureuse (fruits, épices, légère réglisse, herbes aromatiques). Note potentielle 17/17,5, note plaisir 17. Le vin peut se boire, dès maintenant en l’aérant, ou être attendu deux à trois ans pour une meilleure expression olfactive.