Ces tâtonnements n'ont rien de surprenant pour une initiative qui reste unique au monde et dénotent la volonté du Crédit Agricole d'en assurer le succès. Avec (seulement) 15 000 utilisateurs à ce jour, il est clair que le modèle doit évoluer pour rester pertinent. Le principe de l'abonnement payant pour accéder aux titres du CA Store semblait être un frein important à sa popularité, aussi le GIE en charge de sa gouvernance a-t-il décidé de l'abandonner.
Il ne fait aucun doute que l'intérêt des consommateurs va être relancé par ce changement de politique : non seulement le monde du logiciel mobile tend vers la gratuité dans son ensemble mais il apparaît encore plus inconcevable pour les clients que leur banque facture les applications. En revanche, se pose désormais la question de la rémunération des "digiculteurs" (les membres de la coopérative des développeurs) : sans revenus directs, comment vont-ils pouvoir récolter les fruits de leurs efforts ?
La page dédiée présente donc, sous forme graphique, les grandes fonctions qui constitueront la nouvelle offre, avec l'état d'avancement de chacune d'elles. On pourra regretter que la livraison semble encore bien lointaine (la verra-t-on avant la fin de l'année ?) mais l'effort d'information est tout à fait louable.
Les banques, qui ont le plus grand mal à atteindre les niveaux de réactivité et d'agilité considérés comme normaux par leurs clients, devraient s'inspirer de cet exemple. Ainsi, à défaut de correction immédiate, ne serait-il pas judicieux de montrer aux utilisateurs que les anomalies et bogues qu'ils signalent dans les applications mobiles sont pris en compte, et de leur indiquer la date de publication (estimée) des futures versions ?
Les avantages de ce choix sont multiples : augmentation significative des performances, réduction drastique (de 90% !) du trafic entrant sur le réseau de la banque, baisse sensible des coûts opérationnels… Forte de ce succès, la NAB envisage maintenant d'étendre l'expérience aux applications bancaires et non plus seulement aux contenus informationnels.
La banque a ainsi exploré et analysé les transactions de ses clients dans les Apple Stores au cours du mois de septembre 2013 : sans surprise, le lancement des nouveaux iPhones génère un énorme pic de dépenses. Plus intéressant, une comparaison approfondie avec les mêmes données collectées lors du lancement de la précédente génération permettent de constater que les ventes ont été moins soutenues cette année.
Comme le conclut le billet de Simple, et vous, quelle question aimeriez-vous poser à vos données de paiement ?
Au milieu de cette agitation, il y a même eu la place pour une première initiative concrète : la création par la BPIFrance ("Banque Publique d'Investissement") du portail "TousNosProjets.fr", dont l'objectif est de fédérer les offres de plusieurs partenaires spécialistes de la finance participative (Babyloan, KissKissBankBank, Spear, WiSeed…). Le changement est en marche, profitons-en !
Grâce à cette approche, n'importe qui peut désormais intégrer le paiement par carte au sein de sa propre application mobile, voire créer une solution complète d'encaissement. L'offre sera une aubaine pour les commerçants qui souhaitent personnaliser l'expérience de paiement ainsi que, peut-être, pour les créatifs qui voudraient innover dans un domaine plutôt statique, en général.
CardFlight démontre également que l'ouverture d'APIs aux développeurs est décidément envisageable dans tous les secteurs et pour toutes les fonctions de la finance : les opportunités sont certainement encore loin d'être épuisées !
L'idée sous-jacente n'est pas aussi farfelue qu'on pourrait le penser. Tout d'abord, elle offre un mode opératoire dans lequel le consommateur n'a plus besoin d'avoir un "accessoire" sur lui pour payer (qu'il s'agisse d'un portefeuille, d'un téléphone, d'une carte…). De plus, en comparaison d'un système de reconnaissance faciale (dont elle pourrait être complémentaire), la méthode exige une action volontaire du client pour valider la transaction : plus de crainte de débit frauduleux.
Le dispositif lui-même n'est peut-être pas l'avenir de l'encaissement en boutique, même s'il est à la portée des technologies modernes (grâce, en particulier, au contrôleur de gestes de Leap Motion), mais il invite à une nouvelle réflexion originale sur l'acte de paiement et ses possibles évolutions…