ART-ROCK – Il aura fallu attendre 2 ans et demi pour voir arriver le second album d’Anna Calvi, et c’est peu dire que l’anglaise est attendue au tournant.
"Suddenly", le premier morceau de l'album, semble reprendre l'ouvrage là où l'anglaise l'avait laissé en 2011. La mélodie est familière, le chant aussi. Cette première plage est une sorte de transition qui nous fait entrer gentiment dans l'univers de ce second album. Le premier single, "Eliza" et ses claviers empruntés à Muse, amorce déjà un virage teinté d'électronique. On sent qu’Anna Calvi déborde d’influences et a décidé d’expérimenter. "Piece by Piece" et sa rythmique Dubstep, "Love of my Life" et ses riffs saturés ou encore "Carry me Over" et son long intermède planant en sont les meilleures illustrations.
Les agencements sonores se font plus complexes et l'on en vient à regretter la relative concision de ses premières compositions. Plus que jamais l'anglaise joue de sa voix et ose sortir du registre qui l’a propulsée sur les scènes les plus prestigieuses en 2011. Ces compositions jouent tantôt sur l’harmonie, tantôt sur la dissonance des mélodies. Sur plusieurs titres la boîte à rythme remplace la batterie, le synthétiseur, l’orgue. Au sortir de la première écoute, difficile de ne pas se sentir désorienté par toutes les influences passées à la moulinette de l’anglaise. Ecrit en une année alors que son prédécesseur l’a été en 3, ONE BREATH peut sembler moins cohérent aux premiers abords. Mais l’anglaise expérimente et a le mérite de nous attirer avec elle hors de sa zone de confort. Pour bien l’appréhender, ONE BREATH nécessite plusieurs écoutes, un album idéal donc pour les longues soirées d’automne qui s’annoncent.
On a hâte d'entendre les nouvelles compositions en live et de voir comment celles-ci s'intégreront à son set. L'anglaise sera d’ailleurs en tournée européenne entre novembre et février. Plusieurs dates en France sont déjà annoncées, la Suisse ne sera probablement pas oubliée.