Lone Ranger, naissance d'un héros // De Gore Verbinski. Avec Johnny Depp, Tom Wilkinson et Armie Hammer.
Johnny Depp et Gore Verbinski poursuivent leur étroite relation avec Disney pour un tout nouveau divertissement à l'ambition certaine mais à
l'ennui profond. Alors certes, je suis bien d'accord Johnny Depp peinturluré comme une maison de Valérie Damidot est drôle mais il ne faut pas déconner, il n'y avait pas besoin de deux heures et
demie de film pour nous raconter cette histoire. Alors Lone Ranger tourne parfois à vide, comme si le scénario n'avait rien à raconter. Et tout d'un coup une très belle scène
vient nous en mettre plein les mirettes avant que le film ne replonge dans de longues balades à cheval rythmées par quelques bonnes répliques qui font presque regretter Pirates des
Caraïbes 3 (le plus mauvais des films de la saga). Jouissant d'un budget de 250 millions de dollars, ce blockbuster manque clairement d'atout pour nous charmer et Johnny
Depp en rigolo ce n'est plus suffisant. Ce filon là est déjà exploité à tire-larigot depuis plusieurs années maintenant (s'en est même désolant de se dire que le pauvre est actuellement
condamné à jouer ce genre de personnages).
Tonto, le guerrier indien, raconte comment John Reid, un ancien défenseur de la loi, est devenu un justicier légendaire. Ces deux héros à part vont devoir apprendre à faire équipe pour
affronter le pire de la cupidité et de la corruption. Le tandem fait des étincelles et entraîne le public dans un tourbillon de surprises et d’humour.
Alors oui, je me suis parfois bien amusé devant Lone Ranger, notamment quand l'humour est présent et que celui-ci rend le périple beaucoup plus plaisant mais voilà, sincèrement
je trouve que cela manque tout de même d'un tantinet de saveur, comme si le film avait été épongé et qu'il ne restait donc que ces belles images, ces belles scènes de trains qui roulent et
explosent, et puis c'est tout. La poursuite sur le toit du train par exemple est un très bon moment du film qui réveille tout d'un coup le spectateur mais l'on sent que dans cette petite course
poursuite, le divertissement vient à caler en cours de route. Dans le genre western, on a connu beaucoup mieux. Le problème est en plus de ça que Lone Ranger veut plaire à tous
les publics et édulcore beaucoup trop de choses qui auraient mérité d'être bien plus pimentées. Notamment le Red Rail à Hell on Wheels avec une Helena Bonham Carter amusante mais
très mal exploitée.
C'est à cause de tout un tas de choses de ce genre là que Lone Ranger se trouve finalement être un divertissement que l'on a aussitôt oublié. Je pense aussi que c'est l'une des
raisons qui a fait fuir les spectateurs étant donné que sur le sol américain le film a réalisé des scores très décevants, ne parvenant pas à rembourser son budget colossal. Mais je fais confiance
à Johnny Depp pour rapidement se relever de ce raté, d'autant plus qu'il nous prépare un cinquième volet des aventures de Jack Sparrow et que cela devrait être,
je l'espère, beaucoup plus sympathique (et bien mieux que les deux précédents vu le temps qu'ils ont mis à le faire). Je reste aussi amusé par le reste du casting comme Armie
Hammer qui, en Lone Ranger, parvient à jouer à merveille le contraste avec Johnny Depp et son rôle d'indien chasseur de "windigo" ou encore
William Fitchner aux dents particulièrement sales.
Note : 5/10. En bref, dommage que ce divertissement foutraque n'aille pas au bout de son oeuvre en assumant pleinement son délire potache.