L’auteur-acteur-humoriste nous avait, par le passé, réjouis de one man shows aux sketches barrés, grinçants à souhait et franchement hilarants. Le titre de cette première pièce, “Mon Beau-Père est une Princesse“, était prometteur. Son casting de choix. Hélas, cherchant un ton qu’il ne trouve jamais, entre le boulevard pur et la comédie plus fine, Didier Bénureau livre une œuvre bâtarde qui met davantage mal à l’aise qu’elle ne fait s’esclaffer. Les interprètes eux-même ne savent sur quel pied danser. Il n’y a pas à tortiller, c’est raté. Et c’est dommage.
A la campagne, un couple accueille les parents de madame pour le week end. Lui en profite pour avouer à son beau-père qu’il éprouve depuis peu des sentiments à son égard, ainsi qu’une attirance physique qu’il peine à expliquer. Manque de se prendre une droite. Déroule avec insistance nombre d’arguments pour convaincre Joli-Papa de tenter une expérience. Lequel, troublé, finira par se laisser faire. Surprise, un baiser furtif (mais goulu) métamorphosera ce dernier tandis que le gendre verra son hétérosexualité confirmée et renforcée…
Le spectateur assiste à une succession de scènes qui font parfois sourire mais surtout souvent “pschitt“… 90 minutes durant, il espère plus trash, plus délirant, plus décapant. En vain. Des dialogues qui n’osent pas, des situations qu’on ne tire pas jusqu’au bout… Le formidable Michel Aumont (la princesse…), ancien sociétaire du Français peu habitué à jouer “Mon Cul sur la Commode“, assure un timide service minimum ; l’irrésistible Claire Nadeau, sa compagne, est véritablement sous employée et passe les plats, exception faite d’une ou deux sorties savoureuses. Quelle désolation. Gaëlle Lebert campe leur fille, psychologue persuadée d’avoir réponse à tout. Investie, elle apparaît toutefois en décalage avec ses partenaires car plus grave et peu à l’écoute. Didier Bénureau enfin, amoureux d’Aumont, y va d’une folie bien trop douce pour emporter le morceau.
Vous l’aurez compris, la comédie de l’année ne se donne pas au Palais Royal.
Tant pis tant pis… Cherchons ailleurs.
Photos : DR /theatrepalaisroyal.com