Les gens qui trichent n’éprouvent pas de culpabilité lorsqu’ils n’ont pas directement nui à quelqu’un d’autre et, même, ils se sentent mieux en moyenne, que ceux qui ne trichent pas, conclut cette étude de l’Université de Washington, publiée dans Journal of Personality and Social Psychology. Des conclusions « amorales » mais issues d’expériences sur plus de 1.000 participants.
Même quand il n’y a pas de récompense à la clé, les gens qui ont triché se sentent mieux en moyenne que ceux qui ne trichent pas, ajoute Nicole E. Ruedy, de l’Université de Washington, auteur principal de l’étude, qui a mené plusieurs expériences impliquant plus de 1.000 participants aux Etats-Unis et en Angleterre, âgés de 20 à 30 ans. Si les participants prédisent au départ que la tricherie implique la culpabilité, ils font preuve d’un véritable bien-être émotionnel après avoir triché durant l’expérience (Voir schéma ci-contre).
Dans une expérience, les participants qui viennent de tricher sur des problèmes de maths et des tests de logique sont globalement plus heureux que ceux qui n’ont pas triché et n’ont pas eu la possibilité de tricher. Ainsi, lorsque les participants savent qu’un bouton, interdit, permet de voir la bonne réponse, 68% des participants trichent et en éprouvent un certain bien-être. Dans une seconde expérience, lorsque leur score est ouvertement gonflé par un faux examinateur, les participants se satisfont du mensonge et ne le rapportent pas, en éprouvant là encore une certaine satisfaction.
Ce sentiment de bien-être éprouvé à la suite d’une tricherie peut être une des raisons pour lesquelles les gens agissent contrairement à l’éthique, même si le gain est faible et un exemple de l’effet du comportement moral sur nos émotions.
Source: Journal of Personality and Social Psychology DOI: 10.1037/a0034231The Cheater’s High: The Unexpected Affective Benefits of Unethical Behavior
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