Réuni en Synode national, "l'Église réformée de France" a déclaré avec raison :
"Le Synode constate que la loi du 20 mars 2006 qui établit un régime de tolérance religieuse en Algérie en fixant les conditions d'exercice des cultes autres que musulman, restreint aujourd'hui la liberté de conscience et d'opinion que vous souhaitez exercer alors que celle-ci est garantie par la constitution algérienne (art. 36) (...)
Lorsque l'on ferme des temples sous des prétextes divers, lorsque des fonctionnaires sont révoqués à cause de leur foi chrétienne, lorsque des personnalités sont expulsées, cela s'appelle une persécution religieuse".
"Toute conversion est socialement difficile et les récentes mesures administratives compliquent plus encore cette démarche personnelle, preuve d'une restriction de la liberté religieuse".
En marge de ce grave problème de liberté, l'histoire nous rappelle que la religion catholique est bien antérieure en Afrique du Nord à l'islam :
"En Algérie, pays jeune et essentiellement musulman, des chrétiens vivent depuis le début du christianisme, qui a pris racine, à la fin du Ier siècle, au sein des communautés juives de la diaspora et dans les populations locales du Maghreb puis en Algérie. Les premiers témoignages de cette présence correspondent au sacrifice de croyants ayant subi le martyre.
Tertullien (fin du IIe siècle) est considéré comme un témoin de cet essor et l'auteur latin de nombreux ouvrages d'apologétique et de théologie, défendant la foi chrétienne. Le premier Concile maghrébin s'est tenu à Carthage en 215 et comptait 70 évêques, aux dires de saint Augustin. Parmi les martyrs, saint Cyprien, évêque de Carthage (mort en 258). Mais la figure religieuse emblématique de ce pays demeure saint Augustin dont la renommée a traversé les siècles. (...) À partir de 647, surviennent les premières expéditions arabo-musulmanes".
En Algérie, le face-à-face entre l'islam et chrétiens se durcit. Ces derniers uniront-ils leurs forces?