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Barack Obamla vient de remporter le caucus de Guam avec sept voix d'avance. Mais le véritable enjeu est le 6 mai qui peut être une date décisive. D'où l'importance de l'appel lancé par Caroline Kennedy pour voter en fabeur de Barack Obama.
La semaine écoulée marque un nouvel équilibre dans la course présidentielle.
Plusieurs faits notoires l'indiquent :
* McCain accentue ses distances avec George Bush car il pense aujourd'hui la victoire possible à la condition de pouvoir accueillir des démocrates du perdant de la primaire. Bush est à 27 % d'opinions favorables c'est dire que coller à Bush c'est se condamner à la défaite. McCain s'impose le réalisme face aux chiffres.
* Hillary Clinton bénéficie d'un regain manifeste de confiance. En Caroline du Nord, elle a considérablement réduit son retard suite au soutien donné en sa faveur par l'influent Gouverneur Mike Easley.
* Hillary Clinton garde une marge de sécurité confortable en Indiana. Bien davantage, elle a pu constater que l'accusation d'élitisme avait pris obligeant l'épouse de Barack Obama de monter au créneau pour rappeler les conditions de remboursement de leurs emprunts d'étudiants, celles de l'éducation de leurs filles ; bref, montrer qu'ils connaissent aux aussi les soucis de la classe moyenne.
Sur le plan des chiffres, avant les deux prochaines primaires, Obama compte 1 738 délégués contre 1 600 pour sa concurrente.
Il reste 9 primaires et il faut franchir le seuil des 2 025 délégués. Le 6 mai l'Indiana compte 72 délégués à se répartir et la Caroline du Nord 115.
Par conséquent, le 6 mai ne peut mathématiquement boucler le processus des primaires.
En réalité, une nouvelle fois, la question est de savoir si une victoire aux deux primaires dégagerait un message suffisamment fort pour créer une nouvelle donne.
C'est le cas du 6 mai parce que les deux primaires ont reposé dès l'origine sur des scores très contrastés.
Il était établi que Barack Obama devait remporter la Caroline du Nord avec au moins 10 points d'avance. Il était établi qu'Hillary Clinton devait remporter l'Indiana avec au moins 10 points d'avance.
Par conséquent, celui qui réalise la double victoire montre qu'une nouvelle donne est née.
C'est pourquoi les deux candidats lancent toutes leurs forces dans la bataille à leur manière.
Hillary Clinton joue les relais locaux du parti démocrate. En Caroline du Nord, le soutien du Gouverneur lui ouvre de nouvelles possibilités car c'est un formidable appareil électoral qui vient de basculer en sa faveur.
Barack Obama joue l'opinion en direct. En Indiana, il fait monter au créneau son épouse Michelle pour contrecarrer le reproche d'élitisme. Il compte sur l'appel de super-délégués dont le récent soutien Joe Andrew à la raison des militants démocrates pour qu'ils sanctionnent l'entêtement d'Hillary Clinton contre celui qui mène dans le nombre des délégués.
Sons cet angle, le 6 mai est une date très importante. Si un candidat remporte les deux primaires, il marquera un point très important et peut-être même décisif dans le contexte actuel bien au-delà du seul décompte des délégués.
Si le statu quo demeure, c'est-à-dire si chaque candidat confirme son gain d'une primaire, les appels publics des super-délégués vont s'intensifier pour trouver une issue exceptionnelle à une situation exceptionnelle sans plus attendre les autres primaires et a fortiori la convention.
Pour ces deux raisons, le 6 mai fera date.