On a probablement déjà signalé ces conférences passionnantes que m'a fait découvrir Olivier Duha*. Il s'agit d'un site internet où des pointures exposent des idées, des découvertes, des analyses, des points de vue qui sortent de l'ordinaire.
Cela existe aussi en français, bien que ce soit majoritairement en anglais. Faites un effort : allez sur ce site TED !
C'est ICI .
Je vous mâche le travail : les conférences en français sont ICI
* : j'attends avec impatience la présentation d'ouverture qu'il fera à Villa d'Este en novembre où il exposera à l'assemblée réunie autour du vin à quel point il faut relativiser les choses dans un monde où le vin n'est qu'une parcelle infiniment petite par rapport à tant de choses, et pourtant essentielle pour une harmonie supplémentaire et indispensable (c'est un point de vue) à notre mode de vie partant trop sur le balancier de l'individualisme alors qu'à la base, on est quand même sur terre pour vivre en société !
Mine de rien, Olivier Duha, un passionné du vin comme peu le sont, serait le conférencier idéal sur ce sujet pour TED : va falloir faire jouer les réseaux :-)
Prenez le temps de découvrir ce site qui fourmille d'idées sur tout. C'est la preuve éclatante que le monde de l'éducation et de la formation va prendre un tout autre visage grâce à cet outil formidable de la communication qu'est l'internet.
Quand vous lisez dans l'Express de cette semaine l'interview de Ken Robinson sur la "révolution éducative" dont la vidéo sur TED a été vu déjà par 300 millions de personnes, vous comprendrez à quel point nous entrons dans une ère nouvelle.
Avec Olivier Duha, qui seront les premiers speakers sur cet outil TED pour dire le vin ? Il y a tellement d'idées fausses sur ce sujet sensible tant une frange de "penseurs" n'articulent leur argumentaire que sur un seul élément du vin, la présence d'alcool. Une présentation moins unicode est requise d'urgence !
Ce qu'il y a de très bien sur ce site c'est qu'on sort des approches standard, j'allais dire du style "sorbonnard" des conférences propices à susciter des siestes impromptues. C'est vivant, actif, illustré souvent et toujours dans des temps restreints, donc sans ennui.
Une fois par semaine, chaque école, chaque classe devrait visualiser une de ces conférences, histoire de susciter des vocations, d'initier des discussions sortant des schémas habituels et de réfléchir autrement, avec une vision globale et non plus franco-française.
Espérons que cela viendra et qu'on laissera un peu de côté le système "récompense-punition".
GASTRONOMIE
Des expériences récentes montrent à quel point recommander un restaurant à des amis est une chose délicate, tant les circonstances peuvent profondément bouleverser les choses.
Ainsi, en le recommandant chaudement à deux couples d'amis, la Ciau del Tornavento a réussi à enthousiasmer l'un et décevoir totalement un autre. Idem chez Les Tontons à Beaune. Connaissant pourtant assez bien ces deux maisons et les amis auxquels je les avais indiquées, et surtout ayant bien décrit préalablement le style de chacun de ces restaurants, je reste étonné, triste et heureux, de ces réactions diamétralement opposées.
Au point de ne plus me lancer dans des recommandations probablement trop généreuses. A chacun de faire ses expériences ou alors de préconiser tel ou tel avec forces nuances ou préavis.
Avec un dernier exemple à la clé : dîner hier soir à l'Albert Premier à Chamonix où le sieur Martray (Poussier bis pour les intimes) m'a fait découvrir deux vins blancs mieux que bien, un chardonnay du Jura de Ganevat (tempo chrétien : le Grand Jacques cite ce producteur dans son dernier billet : ICI) et une Altesse de toute beauté (sorry : j'ai oublié le nom du producteur). La cuisine était totalement au diapason, méritant plus que largement ses deux macarons alors même qu'une ancienne expérience avec le Grand Jacques ne nous avait pas éblouis outre mesure. Comme quoi !
VINS
C'est un peu la même histoire pour le vin. Le goût est tellement affaire personnelle, les circonstances étant fondamentalement essentielles dans l'appréciation d'un cru (à table, avec de bons ou mauvais convives, seul, en dégustation comparative, aveugle ou pas) que finalement dire de tel cru qu'il est grandiose ou nul, c'est fatalement générer ultérieurement lazzi ou interrogations bizarroïdes !
La solution est-elle dans un simple descriptif, ± technique qui laisse ensuite la part belle aux appréciations individuelles ou faut-il quand même évoquer une cote d'amour sur une échelle précise ? Va savoir, Charles !
Finalement, c'est un peu un problème général en matière artistique : peinture, musique, cinéma, architecture, lecture.
Mais un tel nivellement vers une base consensuelle mesurée, ce n'est pas ici notre tasse de thé. Une passion à faire partager, avec tous les risques d'erreur ou d'excès, c'est quand même ce qu'on attend d'un interlocuteur, qu'il soit maître ou non : qu'il aille au-delà d'un simple descriptif et en laissant à chacun ensuite le soin d'apprécier en fonction de ses attentes, goûts, histoire, circonstances.
Tout en nuances, je ne vous dis que ça :-)
A L'ECOUTE
Vous me croyez si je vous dis que je suis en train d'écouter pour la troisième fois de suite Lohengrin ? Ecoutez le chapitre 22 où le crescendo de trompettes est à lui seul un nirvana sonore ! C'est grave, me dirait le Docteur Bonobo (lequel, depuis qu'il produit du vin, ne connaît plus ses amis : je le morigène !).
Et pourtant, quelle musique ! Dire que ce bonhomme de Wagner dont la vie fut pleine de hauts et de bas était un artiste complet écrivant les paroles sur lesquelles ensuite il mettait sa musique, était un génie, c'est peu de choses. Essayez, juste une minute, d'écrire une belle phrase et ensuite - en solo hein, pour pas effrayer votre compagne, vos enfants, vos voisins - d'y mettre une musique qui tienne la route !
Entre Chamonix et Bordeaux (8 bonnes heures sous la pluie), bernique, que couic, lamentable, horrible : à se tirer une balle (c'est une image, rassurez vous !).