Des bouchons d'oreilles gratuits dans les salles de concerts, des salles de repos auditif dans les discothèques, des mises en garde spécifiques à destination des femmes enceintes, la prévention en matière d'exposition à de forts niveaux sonores pourrait bientôt prendre une ampleur inédite. C'est ce que recommande le dernier rapport sur les risques auditifs du Haut Conseil à la santé publique remis à la Direction générale de la santé début septembre 2013.
«Il s'agit surtout d'informer le public sur les dangers encourus et de lui donner les outils pour mieux se protéger», explique son rapporteur, Yves Cazals, directeur de recherche à l'Inserm.
«Installer des sonomètres est une proposition remarquable, confirme François Legent, professeur émérite, membre de l'Académie de médecine. Aujourd'hui, celui qui assiste à un concert est un peu dans la situation d'un conducteur sans compteur de vitesse: il peut penser qu'il respecte la limite de 90 km/h, alors qu'il roule allègrement à 120.»
Ces sonomètres pourraient être accompagnés d'un message écrit tel que: «Limites de risque: 91 dB/2 heures, 94 dB/1 heure, 100 dB/15 minutes. Faites des pauses.» Fixer des limites en décibels n'a en effet de sens que si on l'associe à une durée maximale, rappellent les experts. Or, actuellement, la seule réglementation qui combine les deux notions de niveau sonore et de durée d'exposition s'applique au milieu professionnel.
Outre la présence de sonomètres, les experts suggèrent aussi d'obliger les établissements concernés à fournir des protections auditives gratuites (type bouchons d'oreilles) et de créer une zone de récupération auditive dans laquelle le niveau sonore n'excéderait pas 85 dB.
Philippe Barraqué
Musicothérapeute
Docteur en musicologie
CD de thérapie sonore anti-acouphènes : www.stop-acouphenes.fr
Sources : Haut Conseil à la santé publique/Medias