Le Harvest Festival est la première grande manifestation de l’année scolaire. Au départ, on célèbre la fin des moissons et le début de l’hiver. Comme Hallowe’en, ( c’est un teaser!), ces fêtes datent de la nuit des temps. Elles remontent probablement à la pré histoire, et elles ont été intégrées dans le calendrier chrétien. D’ailleurs, dans l’école de mes enfants, à la fin du spectacle de Harvest festival, on a tous droit à une prière œcuménique pour remercier Dieu des récoltes. C’est surprenant pour une française: une prière dans une école publique, avec la participation de tous, chrétiens, musulmans, hindous…et puis franchement, il n’y a personne dans la salle qui a récolté comme que ce soit récemment, ( à part peut être une amande pour stationnement sur le passage piéton devant l’école!). Nos légumes , on va surtout les cueillir au supermarché, éventuellement aux farmers markets ( ou dans une boutique bio à la mode pour super Mum)
Aujourd’hui, le Harvest festival se célèbre donc surtout dans les écoles. La salle est décorée de paniers de fruits et de branchages. Devant des parents contraints et forcés, pardon, émus d’assister aux exploits théâtraux de leur progénitures, les classes présentent des chants, des danses ou des sketches en rapport avec la nourriture. C’est fascinant. J’ai déjà applaudi bruyamment à mon fils déguisé en banane chantant les vertus des fruits et légumes: les célèbres five-a-day, ou à mon aîné en brocoli. Et comme je suis vraiment nulle en déguisement, mon brocoli géant ressemblait à ET avec une afro qui aurait mal tournée. Heureusement, je me rattrape sur le papier mâché. Je peux fabriquer une pizza en carton plus vraie que nature!
Les moyens miment la panification, de la récolte du blé jusqu’à la fabrication des sandwiches, le meunier qui jouait Jésus l’année dernière à Noël, s’emmêle un peu et termine d’un retentissant merry Christmas. Rires bienveillants des parents, le pauvre est écarlate. Une de mes filles, qui n’accepte de manger des légumes qu’après des heures de négociations, déclame un poème merveilleux sur les bienfaits des tomates qui paraît-il, sont ses meilleures amies. Ça va se payer, ce soir tomates farcies, et hop! Une autre, affublée d’un sombrero mexicain étale tous ses talents de grande tragédienne en nous expliquant la joie des paysans péruviens au moment des récoltes. Ça mériterait au moins un BAFTA! ( les césars de cinéma britannique), bien que ce soit assez inquiétant pour les prochains cours de géographie, son instit n’a pas l’air très calé!
Les enfants apprennent d’où vient ce qu’ils trouvent dans leurs assiettes ( je dirais bien ce qu’ils mangent, mais j’en ai deux en ce moment qui chouinent à chaque repas). C’est aussi l’occasion pour l’école de faire une collecte de denrée non périssable pour une banque alimentaire locale, et de sensibiliser les enfants aux problème de malnutrition dans le monde. Et comme dirait le gamin déguisé en épi de maïs qui a conclus le spectacle, avec l’accent :"bonne appetiteuh!"