« Depuis quelques années, nous assistons au phénomène des vide-greniers qui ont le vent en poupe dans nos centre-villes où les citadins viennent chercher des objets, du mobilier du passé pour se remémorer leur enfance, pour un retour dans leur passé, pour une certaine authenticité, synonymes de repère en ces temps de crise !
J’ai demandé à Nathalie Van Hust et à Ludmila de Loutchek, les Créatrices de Becbunzen, structure spécialisée dans les meubles, objets de type vintage et industriels, de nous parler de cette nouvelle tendance dans la Déco. »
- Nathalie
» Dans les intérieurs, la tendance est tout aussi vintage et le boom du rétro gagne les objets du quotidien … du buffet en formica à l’appareil polaroïd, de la chaise scandinave aux accessoires « déco pop » et colorés, en passant par le tabouret d’atelier et le vestiaire d’usine, petite Madeleine de Proust d’une ère industrielle, aujourd’hui bien révolue ! »
- Ludmila ajoute
« Est ce un effet de la crise ou un besoin de retrouver une époque insouciante où l’on pouvait boire, fumer et profiter sans entrave ?
Aujourd’hui, on constate également que les gens refoulent l’ère du « tout-jetable », ont ras le bol du consumérisme effréné et cherchent du réconfort dans les objets du passé mais aussi, une envie d’exclusivité, un anticonformisme qui fait front à la mondialisation et à l’uniformisation des modes de vie.
Avec ce retour dans le passé, c’est désormais l’idée de tradition qui est mise en avant, la recherche d’un produit chargé d’histoire, un patrimoine intemporel, celui de nos grands parents où les objets du quotidien étaient fabriqués pour durer toute une vie. »
- Nathalie nous définit le terme « vintage »
»A l’origine, le terme vintage vient de l’ancien français « vendange » était utilisé en œnologie pour désigner un vin remarquable par sa qualité, en référence à son âge ou a un millésime.
Le mot vintage est utilisé dans le monde de la mode et du design depuis les années 90 et désigne à la base, une pièce qui marque une mode, une époque, un style. Une pièce vintage n’est pas seulement ancienne, elle est aussi symptomatique de la culture et des us et coutumes à un moment donné de l’histoire de la mode du 20ème siècle.
Le terme vintage est progressivement sorti du cadre de la Haute Couture pour s’étendre à toute pièce d’occasion datant des décennies précédentes.
S’il est généralement admis que, pour être qualifié de vintage, un vêtement ou objet doit avoir été crée entre le début du siècle dernier et le milieu des années 80, on considèrera néanmoins que les années 1990 commencent à s’inscrire dans le cadre du vintage. »
- Quant à Ludmila, elle nous parle du mobilier industriel qui est aussi à la mode !
« Au même titre que l’Art déco ou d’autres, le mobilier industriel est un style à part entière et l a la particularité d’être robuste et résistant. Le mobilier d’atelier date du grand boom de l’industrialisation qui débute vers la fin du XIXè siècle et se termine dans les années 50.
Le mobilier d’usine est souvent fabriqué en série et quelques marques sont devenues cultes : en 1927, Xavier Pauchard dépose le nom de Tolix et se lance dans la production de fauteuils, de sièges, de tabourets et d’autres meubles métalliques. Aujourd’hui, certains modèles sont très recherchés : les modèles de chaise Tolix A ou les fauteuils Tolix A56, par exemple.
Un autre exemple, celui de Jean-Louis Domeck qui dans les années 1940, dessine une lampe pour l’adapter à son activité de mécanique générale ; il la commercialise en 1953 et lui donne un nom, la mythique Jieldé.
Le plus souvent utilisée en lampe d’atelier articulée, (1, 2, 3, 4 bras, parfois plus) on peut également, la trouver en applique. »
- Nathalie renchérit
« Parmi les grands noms, on trouve également des créateurs : Eames, Prouvé, Perriand, Gras, Buquet ou encore Saarinen mais aussi, des fabricants comme Strafor, Ronéo, Flambo, Kandem, Biénaise …
Le meuble d’atelier est souvent conçu par l’ouvrier lui-même qui le transforme et l’adapte en fonction de ses besoins liées à son activité : ce type de meuble devient, donc unique et presque une œuvre d’art. »
- Nathalie et Ludmila nous donnent des conseils pour intégrer ces deux types de mobilier au le mobilier contemporain
« Qu’il soit industriel ou vintage, ce type de mobilier s’intègre parfaitement à nos intérieurs modernes en apportant une touche personnelle à notre déco.
La nostalgie d’un passé industriel en perte de vitesse n’est sûrement pas étrangère à l’engouement du vintage et du mobilier industriel.
En effet posséder un tel objet chez soi, c’est sauvegarder un peu de patrimoine, faire un « come back » en retrouvant les objets de notre enfance. En effet, il y a une histoire derrière chaque meuble, chaque lampe ou chaque objet ; les traces laissées par le temps en témoignent. »
- Ludmila ajoute
« Pour bien choisir, il faut évaluer l’état du meuble, ou de l’objet avant de se lancer dans un achat. Un contrôle visuel est indispensable : il faut être attentif aux traces de corrosion et ne pas hésiter à regarder sous le meuble. Faire attention à la rouille qui doit rester superficielle.
Vérifier les chocs car ils ne sont pas toujours réparables ainsi que la quincaillerie manquante, la plaque du fabricant … »
• A propos de Becbunzen
En août 2012, Nathalie et Ludmila ont créé à Marseille, Becbunzen et chinent ainsi, des meubles uniques et originaux, sans rechercher de rééditions actuelles.
En quête d’un type de décoration original et unique, elles restaurent du mobilier et des objets vintage 30′ à 80′ avec le concept de leur donner une seconde vie, inventant parfois une fonctionnalité nouvelle …
Elles dénichent d’une brocante à un vide grenier, des perles rares : fauteuils 1950, banquette de cinéma, mobilier scandinave, téléphone historique, lampes pop, chaises d’atelier, tabouret d’usine … Elles valorisent ainsi, des pièces qui allient la solidité, la sobriété, la fonctionnalité à l’esthétisme.
- Ainsi, elles donnent une seconde vie à des pièces parfois oubliées, grâce à une rénovation soignée qui permettent de s’insérer à merveille dans des intérieurs tout à fait contemporains.
- Côté distribution, elles ont choisi un mode de distribution original : l’itinérance. Ainsi, le mobilier de la marque est exposé à Marseille au restaurant Rowing Club et à la Galerie de la Jetée.
De manière éphémère, Becbunzen expose aussi des soirées au Cercle des Nageurs de Marseille, et ponctuellement pour des évènements tels que le Rétrogaming show.
• Pour connaître la marque Becbunzen, visitez le site -www.becbunzenboutique.com
Françoise Attali – www.danslamaisondefrancoise.fr