Menée auprès de femmes, cette étude suédoise suggère que les événements stressants de la vie, tels le divorce, la perte d’emploi, une maladie grave du conjoint, subis à l’âge adulte contribuent au risque de démence plus tard dans la vie. Ces conclusions, publiées dans le BMJ Open, appellent à « soigner » le stress, en cours de vie, en cas d’épisodes graves ou répétés.
L’étude menée par des chercheurs de l’Université de Göteborg, du Karolinska Institutet et de l’Université d’État de l’Utah a évalué sur une cohorte de 800 femmes suédoises d’âge moyen un certain nombre de facteurs de stress. Précisément, ont été évalués les facteurs suivants : Un divorce, un veuvage, des problèmes graves concernant les enfants, une naissance hors mariage, une maladie mentale chez le conjoint ou un parent proche, la perte d’emploi pour la participante ou son compagnon, un isolement social…Les participantes, âgées entre 38 et 54 ans, ont été interrogées une fois tous les dix ans au cours d’une période de 38 ans, sur leurs sentiments de détresse, d’anxiété, d’irritabilité ou de stress. Les participantes ont également subi une série d’examens psychiatriques au début de l’étude puis tous les 10 ans. Puis les chercheurs ont pris en compte les cas démence en fin de vie.
Stress fréquent à l’âge adulte associé à un risque accru de démence :
· Au début de l’étude, 25% des femmes ont signalé un facteur de stress psychosocial, 23 % : 2 facteurs de stress, 20 % : 3 facteurs de stress et 16 % : 4 facteurs de stress. Le stress le plus fréquemment rapporté était une maladie mentale chez un parent proche.
· Au cours de l’étude, 153 femmes (19,1%) ont développé une démence, dont 104 de la maladie d’Alzheimer et 35 de démence vasculaire 35. L’âge moyen d’apparition de la démence est de 78 ans.
· Après ajustement, le nombre de facteurs de stress rapporté au début de l’étude s’avère associé à une détresse à chacune des évaluations au départ de l’étude puis chaque 10 ans. Des résultats qui restent significatifs même après ajustement avec les antécédents familiaux psychiatriques.
· En fin de compte, l’analyse conclut que le nombre de facteurs ou d’épisodes de stress est bien associé une augmentation du risque accru de maladie d’Alzheimer en particulier, mais pas de démence vasculaire.
En conclusion, l’étude montre que des facteurs de stress psychosociaux courants peuvent avoir des conséquences physiologiques et psychologiques graves bien plus tard dans la vie. Cependant, elle ne prouve pas le lien de causalité directe. Si d’autres études donc, semblent nécessaires pour confirmer la relation, elles devront également déterminer si les thérapies cognitivo-comportementales et de gestion du stress devraient être proposées en prévention aux personnes qui viennent de subir un stress important. Rappelons cette étude de la Penn state qui rappelait qu’en cas de stress, sa gestion au quotidien détermine la santé à 10 ans.
Source:BMJ Open September 30 2013 doi:10.1136/bmjopen-2013-003142Common psychosocial stressors in middle-aged women related to longstanding distress and increased risk of Alzheimer’s disease: a 38-year longitudinal population study
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