Le prolapsus génital appelé aussi « descente d’organes » nécessite, dans la plupart des cas, une intervention chirurgicale. Cette étude de la Loyola University revient sur l’efficacité, à long terme, de ce type d’intervention et constate, que sur les 7 années qui suivent l’opération, l’incidence de l’incontinence a tendance à augmenter. Ces dernières données publiées dans le JAMA appellent les médecins à informer les patientes du risque d’incontinence associé à l’intervention.
L’existence d’un prolapsus de la vessie, de l’utérus ou du rectum à travers le vagin constitue une pathologie invalidante. Ces troubles sont favorisés par le nombre d’accouchements, une activité physique intense et peuvent s’accentuer à la ménopause. Ils sont fréquemment associés à une incontinence urinaire. La prise en charge chirurgicale est pratiquée par voie vaginale ou coelioscopique. En revanche, il n’y a aucun indice prédictif permettant de prédire la continence après une chirurgie du prolapsus. Ainsi, une incontinence urinaire d’effort peut survenir chez une patiente continente, juste avant l’intervention ou après correction chirurgicale du prolapsus. L’Association Urofrance recommande aujourd’hui que les patientes soient systématiquement prévenues du risque de fuites urinaires après l’intervention. Car l’incontinence urinaire est une des complications les plus fréquentes de la chirurgie du prolapsus avec une incidence comprise entre 9 et 42 % selon les études. Une étude menée sur 36 femmes et publiée dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology fait état d’une prévalence de 7,5 % de l’incontinence urinaire d’effort 5 ans après une chirurgie du prolapsus.
Cette étude apporte une nouvelle donnée : Le taux de réussite de la chirurgie pour cette affection fréquente chez les femmes, diminuer avec les années qui suivent l’intervention. Une tendance qui impacte des dizaines de milliers de femmes en France et plus de 200.000 aux Etats-Unis.
L’étude qui a regardé l’évolution des taux de réussite dans les 7 années suivant l’une de ces interventions, la sacrocolpopexie abdominale, révèle que le taux d’échec du soutien anatomique augmente au fil du temps, ainsi que l’incidence de l’incontinence urinaire et même avec l’ajout d’une procédure visant à prévenir l’incontinence après la chirurgie.
Ainsi, le risque d’échec chirurgical avec une double procédure s’élève à 14% à 2 ans, 21% à 4 ans et à 29% à 7 ans.
Les femmes qui avaient subi cette double intervention étaient moins susceptibles de souffrir d’incontinence urinaire que les femmes qui avaient juste été opérées pour leur prolapsus. Les auteurs signalent, en revanche, le recours de plus en plus fréquent aux procédures plus « minimalement invasives » et aux techniques de reconstruction vaginale qui minimisent ce risque d’incontinence.
L’urologue ou l’urogynécologue est là pour conseiller les patientes quant aux différentes procédures chirurgicales de traitement de l’incontinence urinaire d’effort, liée ou non au prolapsus. Cependant, après une première intervention, 95% des femmes ne souhaiteront pas se faire traiter une nouvelle fois pour le prolapsus et éprouveront alors un besoin important de conseils pour gérer leur incontinence et mieux la vivre au quotidien. De nouveaux agents pharmacologiques sont disponibles pour l’incontinence d’effort, comme les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine.
Source: JAMA doi:10.1001/jama.2013.4919 May 15, 2013Long-term Outcomes Following Abdominal Sacrocolpopexy for Pelvic Organ Prolapse
Cochrane Database Syst Rev 2010 DOI: 10.1002/14651858.CD004014.pub4 Surgical management of pelvic organ prolapse in women
Heath Publ. Ltd., 3rd ed., vol. 2: Management. 2005 Surgery for pelvic organ prolapse
Am J Obstet Gyneco doi: 10.1067/S0002-9378(03)00829-9 Epidemiologic evaluation of reoperation for surgically treated pelvic organ prolapse and urinary incontinence
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