Il y a près de 3 ans, le groupe ABN a obtenu la licence pour produire la 1ère version africaine du magazine FORBES. Et depuis, le magazine marche très bien. Cela en soi est déjà un signe à prendre au sérieux, et pour cause: contrairement à il y a 15 ans, l’Afrique compte aujourd’hui des hommes d’affaires qui ont réussi sans être membre de gouvernement ou fils/filles de présidents en exercice. Bien sûr, on pourrait citer ceux qui appartiennent à ce profil aujourd’hui, ou encore ceux qui ont fait fortune dans de la “simple” exploitation du sous-sol (pétrole etc..). Mais les profils se diversifient, surtout avec le boom de l’industrie des services (télécommunications, marketing..) ou dans une moindre mesure, de la transformation (agro-alimentaire etc). La matière est donc là pour remplir des numéros, en partageant les success story des uns et des autres….
La matière est tellement là d’ailleurs qu’il y a quelques jours, le Forbes Africa a lancé 2 autres magazines, un pour les femmes (Forbes Woman Africa) et un pour le grand public (Forbes Life Africa).
Je suis bien sûr RAVIE qu’on honore ENFIN les femmes d’affaires africaines, surtout qu’elles sont de plus en plus nombreuses et conquérantes peu importe leur domaine d’activité (voir mon post ICI), mais je m’interroge sur la pertinence de créer un magazine à part… Pourquoi ne pas avoir essayé d’inclure plus de femmes dans le Forbes Africa ? Comment banaliser les “Women in Business” et réparer l’absence criante de parité dans le monde des affaires avec un magazine à part ? Je ne sais pas, je suis partagée sur la question.. Je comprends la démarche d’en faire un magazine 100% femmes d’affaires, et je suis sûre que ça va encourager d’autres à se lancer, mais en termes d’impact sur l’équilibre Hommes-Femmes dans le business, je ne sais pas, j’attends de voir.
Dans tous les cas, je suis contente que Dr Precious Motsepe (l’ Anna Wintour sud-africaine) fasse la couverture du 1er numéro. Encore une manière de rappeler que la mode, même en Afrique, est un business comme un autre. Et qu’il rapporte, surtout.