Deux citations, sans grands rapports entre elles, mais qui me semblent d’actualité.
“Les grandes vies exemplaires de “self made men” et de fondateurs, des pionniers, d’explorateurs et de colons, qui succèdent à celles des saints et des hommes historiques, sont devenues celles des vedettes de cinéma, du sport et du jeu, de quelques princes dorés ou de féodaux internationaux, bref, de grands gaspilleurs… Tous ces grands dinosaures qui défraient la chronique des magazines et de la TV, c’est toujours leur vie par excès, et la virtualité de monstrueuses dépenses qui est exaltée en eux. Leur qualité surhumaine, c’est leur parfum de potlach. Ainsi rempiraient-ils une fonction sociale bien précise: celle de la dépense somptuaire, inutile, démesurée. Ils remplissent cette fonction par procuration, pour tout le corps social, tels les rois, les héros, les prêtres et les grands parvenus des époques antérieures. Comme ceux-ci d’ailleurs, ils ne sont jamais si grands que si, tel James Dean, ils payent cette dignité de leur vie”.
Jean Baudrillard- La société de consommation, 1970.
“Le gaullisme étouffait la société parce qu’il incarnait un trop plein d’Etat, une forme de monarchie républicaine dont bien des Français, notamment les plus jeunes et les plus “modernes”, ne voulaient plus. Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy incarne la faiblesse et les caprices de l’Etat au-delà d’un volontarisme verbal qui semble de plus en plus velléitaire et inconstant. Il incarne plus l’arrogance et la légèreté des plus riches que le poids des institutions”.
François Dubet dans Le Monde.fr du 03/05/08.
Sur Le Monde , à lire aussi: “Délinquance, le problème c’est l’homme”.