Au niveau tactique, Simeone est d’un grand pragmatisme. Pas dogmatique pour un sou, il n’hésite pas à bouleverser à plusieurs reprises sa stratégie selon le cours du match. Mais « El Cholo » est surtout exigeant sur la performance athlétique de ses joueurs. Pendant 90 mn, il n’accepte pas qu’un de ses 11 gaillards joue au tire-au-flanc : » je ne suis pas médecin mais je vois bien à la fin des matchs que mes joueurs sont épuisés et perclus de coups. Cela me rassure car cela veut dire qu’ils ont tout donné. »
L’Atletico Madrid joue comme fut le joueur Diego Simeone. Un battant, un passionné qui ne baisse jamais les bras. Simeone a réussi à transmettre sa flamme à son groupe et les joueurs semblent prêts à mourir pour lui sur le terrain, ce que confirme l’ancien lyonnais Tiago : « Pour Simeone, on serait prêt à donner notre vie pour gagner. Nous avons le sens du sacrifice. » L’Atletico Madrid n’a perdu que 3 de ses 32 dernières rencontres. Les plus optimistes imaginent déjà les colchoneros mettrent fin au règne du Barça et du Real.
Mais pour El Cholo, ne lui parler pas d’avenir. Seul le présent compte : » on me demande souvent la recette du bonheur. Cela consiste juste à profiter du moment présent. Je préfère ne pas trop me projeter sur l’avenir. Si tu y penses trop, les choses ont tendance à t’échapper. » Simeone a des ambitions pour le club de son cœur, lui qui remporta le dernier titre de champion de l’Atletico en 1996. Mais il demande un investissement à 110% de tous ses joueurs. La prime à la sueur, d’abord : »je ne suis pas là pour brosser mes hommes dans le sens du poil. Dans le football, il faut pouvoir sentir la peur car cela te donne du courage. Sentir la peur, c’est te préparer à te battre, à être prêt à tuer. Au niveau du terrain de football, bien entendu. »
Le 17 février 2006, Diego Simeone prenait sa retraite de joueur sur le terrain du club de Quilmès. Il devient l’entraîneur du Racing et perd ses 6 premiers matchs. On le croit mort pour ce métier. Il effectue une remontée impressionnante et sauve la Racing de la descente. Quelques mois plus tard, il devient champion d’Argentine avec l’Estudiantes, un club qui n’avait plus rien gagné depuis 20 ans, au nez et à la barbe du grand Boca Juniors. Simeone n’abandonne jamais et, avec lui, l’Atletico Madrid est capable d’aller jusqu’à la finale de Lisbonne en ligue des champions.
Juan Martin Soler