Un conservateur alimentaire trouvé couramment dans la nourriture pour chien pourrait empêcher certains effets secondaires de la chimiothérapie et contrecarrer la douleur liée aux neuropathies périphériques, suggère cette étude de laboratoire et sur la souris, de la Johns Hopkins Medicine, publiée dans les Annals of Neurology. Une piste à suivre, alors que 4 patients sur 5 traités par Taxol (paclitaxel), présentent de tels effets secondaires.
C’est un conservateur autorisé par l’Agence américaine, la FDA. Il s’agit d’un antioxydant appelé éthoxyquine (E324) qui, en se liant à certaines protéines cellulaires, limite leur exposition aux effets néfastes du Taxol. L’espoir du chercheur principal, le Pr Ahmet Höke, professeur de neurologie et de neurosciences à l’Université Johns Hopkins serait de parvenir à exploiter cet effet protecteur avec un nouveau médicament qui permettrait de soulager des millions de personnes atteintes du cancer du sein, de l’ovaire et d’autres tumeurs solides.
Ethoxyquine vs neurodégénérescence : L’ajout de Taxol à une lignée de cellules nerveuses dans une boîte de Pétri entraîne la neuro-dégénérescence, avait déjà constaté l’équipe du Pr Höke, qui dans cette nouvelle recherche a testé les capacités de 2.000 composés chimiques à stopper ce processus dégénératif lié au Taxol. L’éthoxyquine se montre efficace et rend les cellules résistantes aux effets toxiques du Taxol.
Lorsque pour valider ces résultats, les chercheurs donnent du Taxol par voie intraveineuse à des souris, ils constatent que les nerfs des pattes dégénèrent en quelques jours. Lorsqu’ils injectent l’éthoxyquine et le Taxol, la combinaison permet de réduire ds deux tiers la dégénérescence.
Un espoir pour la qualité de vie ? Si ces résultats étaient répliqués chez l’Homme, cela aurait un impact important sur la qualité de vie des patients sous Taxol. Et si ces résultats s’appliquaient aussi aux dommages causés par la neuropathie périphérique liée au VIH et au diabète ? Des essais cliniques sur l’animal, puis sur l’homme sont donc déjà envisagés pour valider l’efficacité mais aussi l’innocuité du composé: Alors qu’une dose trop élevée est déjà dangereuse pour les chiens, la dose nécessaire pour l’homme serait d’environ 20 à 30 fois plus faible que la concentration d’éthoxyquine présente dans les aliments pour chiens.
Source: Annals of Neurology DOI: 10.1002/ana.24004 Ethoxyquin prevents chemotherapy-induced neurotoxicity via Hsp90 modulation
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