Labiche nous a déjà rendus plus heureux...

Publié le 03 octobre 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Quelle curieuse idée d'avoir été déterrer ce vaudeville atone de l'ami Eugène quand tant de ses oeuvres se révèlent irrésistibles... Dieu que c'est mou ! Sur le plateau du Théâtre Hébertot, ni l'astucieuse mise en scène de Didier Long, nouveau maître des lieux, ni la distribution de qualité  qu'il a choisie ne parviennent à insuffler rythme et folie à trois actes longuets et statiques, ponctués de quelques répliques truculentes mais dont les changements de décor à vue s'avèrent ce qu'il y a de plus enlevé. Nous voici bien loin des délirants "Chapeau de Paille...", "Poudre aux Yeux", et autres "Station Champbaudet" ou "Voyage de Monsieur Perrichon". 

Pourtant la situation de départ promettait de l'action. Comme de coutume, cocufiages à tous les étages. La femme trompe le mari avec son meilleur ami qui lui même trompe sa maîtresse. L'oncle de l'amant était l'officieux de la première épouse du mari. Lequel mari trompe  allègrement sa femme de son côté. Les domestiques sont également de la partie. Bref, un joyeux b... Mais la satire de moeurs ne décolle hélas jamais, l'intrigue tourne en rond, notamment plombée par une série de monologues dispensables et une issue sans éclat.

Pourtant, en épouse adultère stressée, angoissée à l'idée que l'on découvre ses écarts de conduite, Constance Dollé est impayable. Arnaud Gidoin en domestique alsacien brut de décoffrage, à l'accent à couper au couteau, se révèle excellent. Henri Courseaux, en vieil amant nostalgique, aurait pu faire des merveilles tant il en a sous le pied mais se voit bridé par une médiocre partition. Il en va de même pour  Arthur Jugnot, Jean Benguigui ou Séverine Vincent...

Rien n'y fait, la sauce ne prend pas, et l'on s'ennuie ferme.

Attendez plutôt la reprise du "Chapeau de Paille d'Italie" au Français en février prochain. 

Photo : Delallande