Genre : Aventure (Interdit aux moins de 18 ans)
Année : 1998
Durée : 25 minutes
L’Histoire : Dans la forêt amazonienne, une jeune étudiante qui s’intéresse aux lépidoptères et plus précisément au morpho, fait la rencontre d’un aventurier primitif qui lui propose de la mener sur un territoire inconnu à la recherche du morpho noir, une espèce très rare.
La Critique de Vince12 :
Sur ce blog nous avons déjà abordé le cinéma de Jean Louis Costes artiste phare de l’underground français. En 1998 Costes a déjà réalisé Le fils de Caligula et I Love Snuff quand il se lance dans un nouveau film, un court métrage intitulé Morpho.
Attention SPOILERS !
Une jeune étudiante en lépidoptères, parcourt la forêt amazonienne afin de capturer des papillons morpho. Elle rencontre alors un énigmatique aventurier primitif armé d’une machette qui lui parle du morpho noir : une espèce très rare.
Le Morpho noir vit sur un territoire dangereux et l’aventurier propose d’y mener la jeune femme. Attirée par le goût de la découverte elle accepte. Ensemble ils s’aventurent alors au cœur de la forêt dans des zones dangereuses. Mais pour la jeune femme, outre la faune environnante, le danger vient également de l’aventurier qui n’a pas vu une femme depuis des années et qui sent des besoins se réveiller…
Costes change donc littéralement de style avec ce nouveau film. Ici le réalisateur nous propose une révision des films d’aventures. Pour info le film aurait réellement été tourné en Amazonie (à moins que ce ne soit en Guyane, le fief de Costes ?).
L’histoire est donc comme toujours assez basique mais paradoxalement originale. Pour la réalisation, Costes semble, volontairement ou pas, s’essayer au cinéma expérimental, en utilisant notamment une narration en écho et d’autres éléments visuels illicites. On peut cependant dire que la caméra est mieux maniée que dans les films précédents.
Cela dit plus que la réalisation, c’est la prestation des acteurs qui compte. On retrouve Marie Anne dans le rôle de l’étudiante naïve mais qui se révèlera désillusionnée sur la fin. Bien sur la palme revient à Jean Louis Costes lui-même, qui apparaît plus sobre que d’habitude mais toujours aussi terrible dans le rôle de cet aventurier primitif et désillusionné.
Au niveau des dialogues, l’artiste reste fidèle à son style avec des répliques sur mesure. On retient notamment :
« Ce sont les nègres qui ont fait ça.
-Pourquoi vous dites les nègres ? Vous pourriez les appeler les noirs !
-Les Hommes sont de la merde, les nègres sont des hommes donc les nègres sont de la merde ».
Du Costes pur jus ! Cependant le tout est moins hystérique et dosé plus subtilement que dans ces précédentes œuvres. Ainsi le film est plutôt sobre pendant la première partie, puis petit à petit le sexe et la violence font leur apparition sur l’écran et comme d’habitude le réalisateur est très crue.
Quelque part Morpho est l’histoire typique et métaphorique de la jeune fille perdue dans la jungle et à la merci des prédateurs (étant ici symbolisés par la faune et les aventuriers).
Bref un très bon cru de Costes qui reste fidèle à lui-même tout en étant plus retenu.
Note : 15/20 (sur l’échelle des bizarreries filmiques)