Nous venons de publier chez Almora un nouveau livre d'Erik Sablé
en vente ici
Almora : Beaucoup de livres sur la méditation sont parus récemment. En quoi le votre est-il orignal ?
Sablé : Il n’est pas focalisé sur une seule méthode. Il présente plusieurs approches différentes de la méditation. Il tient aussi compte de la difficulté que rencontre toute personne qui s’essaye à la méditation en tentant d’apporter à chaque fois une solution. Par ailleurs, il rectifie un certain nombre d’erreurs dues à l’emprise de l’idéologie dominante qui tente de récupérer la méditation en la déformant. La méditation n’est ni une science, ni une psychothérapie…
Beaucoup de livres sur la méditation s’inscrivent dans une tradition affichée. Mais dans le votre, vous faites référence à différentes traditions sans en privilégier une en particulier. Pourquoi ?
Par goût personnel et pour demeurer ouvert à toutes les voies. L’hindouisme et le bouddhisme possèdent d’ailleurs des chemins qui se situent d’emblée au-delà des formes, comme celles de Ramana Maharshi ou de Nisagardata Maharaj en Inde, ou encore celles de Hui-Neng ou de Lin Tsi dans le tchan chinois.
Vous insistez sur la difficulté de la pratique de la méditation. Est-elle accessible à tout le monde ?
Cela dépend d’une seule chose : la motivation, le « désir de lumière ». On peut dire que la méditation est accessible à toute personne réellement motivée.
La méditation n’est pas une technique en plus du yoga ou du massage oriental que l’on ajouterait à notre emploi du temps déjà chargé. En quoi est-elle différente ?
Effectivement, la méditation ne vise pas simplement à obtenir une sensation de bien-être. Elle touche à l’essence de notre être. Elle est quête du Réel…
Votre livre présente 7 clés qui sont autant de conditions pour ouvrir à la méditation. La première clé est la sagesse. Pourquoi le placer au début ? On pourrait penser que la sagesse forme plutôt un aboutissement ?
Il faut s’entendre sur le sens du mot sagesse. Pour moi, elle n’est pas l’ultime accomplissement du chemin spirituel. La sagesse est une autre façon d’aborder notre vie où les événements sont relativisés, situés dans une globalité plus vaste. Elle est le fondement d’une pratique de la méditation et c’est un élément qui est souvent oublié.
La joie forme la dernière clé. Comment définir cette joie ?
La vraie joie est plénitude. Le manque qui se trouve à la racine de beaucoup de nos comportements, de nos malaises, est effacé. Dans l’état de méditation, nous sommes une totalité qui trouve en elle-même sa satisfaction.
Quelle est votre pratique de la méditation ?
Une pratique qui allie l’écoute du silence, l’état de quiétude et l’investigation des racines de l’égo. C’est très exactement ce que le bouddhisme tibétain nomme le Mahamudra.
Comment l’enseignez-vous ?
J’enseigne parfois, assez rarement, la méditation, lorsqu’ on me le demande. Je fais cela gratuitement. Je tente d’abord de faire « toucher du doigt » cet état de paix intérieur qui est la base de toute pratique.