|
Ce samedi 22 septembre, les visiteurs du château de Versailles, pourront s’amuser à un grand écart historique entre le passé et le futur, du Roi Soleil à la technologie de pointe des voitures « intelligentes », issues du programme européen baptisé Prevent. Une vingtaine de modèles, automobiles et camions, seront présentés au grand public. Ce dernier aura l’occasion de poser toutes les questions aux professionnels présents et assistera également à des démonstrations de ces véhicules, capables de communiquer entre eux, de prévenir leur conducteur, d’analyser un danger, de modifier d’eux-mêmes une trajectoire.
Cette présentation clôture quatre jours consacrés par la Commission européenne à Prevent, sous-ensemble du programme eSafety dont l’objectif consiste à diminuer de moitié le nombre d’accidents de la route d’ici à 2010. Initié en 2004, Prevent est piloté de façon conjointe par les industriels du monde de l’automobile et l’Union européenne. Il vise à développer la sécurité passive à bord des véhicules grâce aux nouvelles technologies. Si certaines d’entre elles, comme l’alerte au franchissement de ligne ou le détecteur d’obstacle, sont déjà disponibles sur des modèles très haut de gamme, l’enjeu de Prevent consiste à les intégrer dans ce qui sera, demain, le véhicule de Monsieur Tout-le-monde.
Dans le véhicule de Monsieur Tout-le-monde
« Nous déployons pour Volvo une caméra [dans un dispositif d'alerte au franchissement de ligne, NDLR], mais c’est une technologie très coûteuse. Une grande partie de notre travail doit être de la rendre accessible aux voitures meilleur marché. En 2011-2012, vous pourrez voir ces technologies dans les véhicules de moyenne gamme, mais certainement pas dans une Renault Logan », ironise Lali Ghosh, responsable de l’ingénierie avancée chez Delphi, l’équipementier qui participe à Prevent.
Sous l’égide de DaimlerChrysler, onze projets ont été retenus au sein du programme européen, pour être développés pendant quatre ans. Insafes, auquel participe Delphi, a amélioré les fonctions d’alerte du conducteur. Saspence est un système d’aide à la conduite, qui suggère au conducteur quelle vitesse et quelle distance de sécurité adopter en fonction des obstacles, de la route et du temps. Des capteurs de courte et de longue portée, ainsi qu’une caméra d’analyse de la ligne blanche, associés à une carte de données de géolocalisation, fournissent des informations à l’ordinateur de bord. Grâce à un algorithme, celui-ci conseille l’automobiliste sur la conduite à tenir. Voire prend le contrôle de la pédale d’accélérateur ou du frein, si nécessaire.
La communication de voiture à voiture
Pour Lali Ghosh, « les prochaines évolutions concerneront les communications de voiture à voiture et de voiture aux infrastructures, car les capteurs et tous les outils que vous aurez à bord du véhicule ne sont pas encore parfaits. Et le but est de les améliorer jusqu’à un certain point. Mais si vous pouvez faire dialoguer les voitures entre elles ou avec les feux rouges vous aurez encore plus d’informations. Et les routes seront plus sûres. »
Ces concepts sont déjà à l’étude au sein du projet Willwarn (Wireless local danger warning ou avertissement sans fil d’un danger local). L’expérimentation qui regroupe, entre autres, BMW, le CNRS et Philips, porte sur un système d’alerte de véhicule à véhicule. Des capteurs, des radars ainsi que le système d’information de géolocalisation de la voiture repèrent un incident (un objet sur la voie, un accident, etc.). Le système avertit alors l’automobiliste, lui suggère une conduite à tenir, mais alerte également par ondes radio les autres véhicules proches de ce danger.
Ces technologies permettront-elles de rendre la route plus sûre ? Pour Lali Ghosh c’est certain. Mais attention. « Elles donnent des informations et un support au conducteur qui est responsable du véhicule. Elles ne sauraient le remplacer… (ga3) En tous les cas, pas avant cinquante ans. »