Jean-Jacques Auffret va occuper le créneau des billets du jeudi, 10h.
Jean-Jacques Auffret ? Un ingénieur ascendant mathématiques qui a eu une révélation. Une entreprise ne peut pas être exclusivement fondée sur la technologie. Pour qu’elle donne le plein de son efficacité, l’homme doit s’y sentir bien. C’est pour l’aider que Jean-Jacques enquête. Il nous parlera dans 3 prochains billets de quelques outils et pratiques qu’il a trouvés, là où sa curiosité et ses expériences l’ont mené. Une interview pour commencer.
Qui es-tu et d'où viens-tu ? Je suis un ingénieur
qui a passé sa carrière en entreprise, au sein du milieu high-tech. Plutôt curieux
de tempérament, j'ai exercé de nombreuses fonctions et occupé des postes variés
au long de ce parcours. L'évolution de ma carrière m'a conduit à m'éloigner
progressivement de ma formation initiale de mathématiques pour m'intéresser
toujours davantage au facteur humain, jusqu'à devenir coach certifié
aujourd'hui.
Coming out inattendu ! Quelle en fut la raison ?
Deux choses. La première est l'extraordinaire impact qu'ont eu les
technologies de l'information et leur évolution sur notre façon de travailler
et d'interagir depuis une petite trentaine d'année. La seconde est, par
contraste, le peu d'évolution qui a accompagné en parallèle le volet humain des
choses, notre "logiciel individuel et social", en quelque sorte. La
rencontre d'un "quoi/comment" en évolution rapide et d'un
"qui" beaucoup plus statique crée des zones de turbulence qui expliquent à mon sens une partie des challenges auxquels on fait face dans le monde du
travail aujourd'hui.
Question cruciale ! As-tu une solution ? En
réalisant que "travailler" aujourd'hui signifie non seulement
résoudre des problèmes et produire de la valeur, comme autrefois, mais qu'en
plus s'y ajoute l'obligation permanente de "travailler sur son
travail". Cela signifie optimiser
en permanence un équilibre entre performance et bien-être, équilibre sans
cesse bousculé par des évolutions de toutes sortes, mais nécessaire à la fois
pour l'entreprise et pour le salarié afin que chacun des deux partenaires
trouve son compte dans cette course d'endurance qu'est une carrière. Notre principal outil de travail, c'est
nous-mêmes, et nul autre que nous-mêmes ne peut l'entretenir et le
développer à notre place.
Oui, mais comment faire, en pratique ? En
pratique, force est de constater que la plupart des travailleurs aujourd'hui
sont des travailleurs intellectuels, au sens basique, où l'objet de leur
travail est essentiellement de l'information, immatérielle. Mais ils ont tout
intérêt à s'inspirer de leurs ancêtres
paysans et travailleurs manuels dans leur approche au travail. Que
faisaient ces derniers ? Ils choisissaient avec soin ou inventaient les outils
les plus adaptés à leur tâche et à leur personne, puis accumulaient par
l'expérience une grande maîtrise de ceux-ci au service de leur productivité.
Enfin, ils organisaient la transmission de ces savoir-faire dans un cadre
social: famille, corporation, apprentissage, plus tard l'école... C'est ce qui
m'a poussé à créer dans mon entreprise, à l'aide du réseau social interne, une
plate-forme de partage et d'échanges autour des bonnes pratiques de travail,
afin que la roue du travail intellectuel n'ait pas à être réinventée tous les
jours dans des domaines comme la gestion des emails, l'organisation du temps,
des priorités, les négociations, la
réflexion... toutes choses essentielles au travail moderne, mais qu'on
n'apprend finalement ni à l'école, ni dans l'entreprise elle-même.
Le blog du changement t’ouvre ses colonnes.
Que veux-tu y publier ? Je me propose donc de publier dans ce
blog quelques posts sur des outils de ce type. Cela me paraît pertinent dans un
blog consacré au changement des organisations, car il me semble que même si un
tel changement collectif ne peut se résumer au seul changement des individus
qui le composent, ce dernier en est cependant à la fois l'origine et
l'aboutissement.