Le resvératrol, un polyphénol naturel est en général reconnu comme bénéfique en raison de ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires, pourtant cette étude montre que ce composé va « empirer » la neuropathologie liée à la SEP et n’apportera dans ce cas aucun des effets neuroprotecteurs précédemment suggérés.
L’auteur principal de cette recherche, le Dr Ikuo Tsunoda, professeur adjoint au Département de microbiologie et d’immunologie de l’Université de Louisiane, a testé le resvératrol sur des modèles de souris de SEP auto-immune et virale. Ces souris modèles, nourries avec un apport de resvératrol pendant quelques jours à 2 mois, ont commencé à développer des signes cliniques, comme la paralysie de la queue et des membres postérieurs et ont vu leurs symptômes s’aggraver pour atteindre un pic à 3 semaines. Après 5 semaines de ce traitement, les souris parviennent à récupérer à peu près, mais au-delà, l’atteinte devient sévère et sans rémission possible.
Pour expliquer ces résultats, les auteurs suggèrent que les effets vasodilatateurs du resvératrol médiés par les cellules endothéliales pourraient favoriser l’infiltration de cellules inflammatoires dans le système nerveux central, ce qui pourrait jouer un rôle clé dans la pathogenèse de la sclérose en plaques. La manière dont le resvératrol accentue la démyélinisation et l’inflammation a surpris les chercheurs eux-mêmes qui recommandent la prudence en ce qui concerne la consommation de produits, comme le vin rouge, contenant du resvératrol, en cas de maladie de démyélinisation inflammatoire.
Source: The American Journal of Pathology “Resveratrol, Found in Red Wine, Worsens MS-Like Symptoms and Neuropathology in Mice”