[Musique] OST Breaking Bad – Volume 1 (iTunes)

Par Neodandy @Mr_Esthete

Parmi les qualités qui ont permis à Breaking Bad de se hisser, de façon inattendue et avec intérêt, en haut du lot d’autres Séries Télévisées, un aspect que nous avons "volontairement" délaissé dans notre "coup de cœur" paru cette semaine. Le scénario nous est servi sur un fond musical, composé (Plutôt … Assemblé ?) par Dave Porter. Retenez ce nom; car une grande part de synchronisation et de choix judicieux ont doté Breaking Bad d’une dimension supplémentaire et d’un complément rêvé pour la Série TV.

L’ambition et notre propos n’étant pas d’apporter une réelle critique mais plutôt d’un aperçu, une démarche de découverte en ce sens où cette part de Breaking Bad mérite amplement d’y porter un intérêt particulier.

Ses talents et formations musicaux se sont exprimées sur d’autres formats adaptées à la télévision avec notamment Six Feet Under (Avec, entre autres, Michael C. Hall aka Dexter Morgan a joué dedans!) ou sur "Ultra-Violet", sans compter le fait que ce travail a été récompensé par l’ASCAP (American Society of Composers Authors and Publishers) et acclamé tout spécialement pour Breaking Bad. A ce jour, deux "volumes" musicaux sont parus, dont le second et dernier à ce jour sorti il y a quelques jours via la Plate-Forme ITunes. Malheureusement, Volume 1 comme Volume 2 de la Bande Son Originale de la Série TV ne sont disponibles qu’en téléchargement légal : seuls les Etats-Unis (Via Amazon.com) vendent l’Original Soundtrack au prix tarifaire de 9,99$.

L’achimie parfaite ? Quelques morceaux, 3 à 4 maximum par épisode; variant les multiples atmosphères et zones traversées par les personnages.

Pour la Série en elle-même, quelques morceaux viennent régulièrement se greffer à l’action. De façon marquante, on peut les situer à la fin d’un épisode (Episode 2 – Out of Time Man – Mick Harvey) ou à des moments clefs de progression (Jesse et la distribution de Meth; la rencontre avec le trafiquant Tuco … Respectivement mis en valeur la piste Los Pistoleros.) A la manière d’un "micro-talent" à la Tarantino, (Par l’échelle d’un format réduit en temps et non pas en talent) l’ambiance musicale passe non pas par des compositions pures et commandées pour le Show Télévisé, mais par un usage adéquat. Parfois même d’excellence de goût et de choix.

Seul défaut notable à ces compilations proposées dans le commerce : le volume 1 de la Bande Son Originale comprendra 16 titres contre 35 normalement possibles et disponibles sur une seule et même saison. Or, le Volume 1 de son appellation est extrêmement trompeur puisqu’il est supposé regrouper les ambiances musicales de la Saison 1 et de la Saison 2 en omettant parfois les plus importantes. Oubliez la première "apparition" de Jesse Pinkman et de la très énergique musique "Tamacun de Rodrigo & Gabriela ou de l’utilisation très particulière du morceau "It’s such a good night" de Paul Rothman.

Peut-être cet extrait rappellera  quelques souvenirs aux plus accros à la série ? Il est à l’image de la grande force de cette atmosphère créée : à savoir l’appropriation d’un scénario pour réaliser un usage assez peu traditionnel de pistes habituellement destinées à des idées et des notions divertissantes. La synthèse idéale est un résultat sonore qui arrive à capter au moins trois décors différents : les influences du Nouveau-Mexique et de cette musique presque cliché voire relative à ce que l’on peut imaginer de ce pays ;(Guitares rapides, chants et paroles en Espagnol)  le patrimoine lyrique des Etats-Unis à même d’évoquer les  "Années Folles" ou des Années 50 dans un travail de mise en relief du cadre familial voire de la "Cuisine" de Meth (Out of Time Man par exemple) ainsi qu’un cadre plus urbain ou "d’échanges" qui est une inspiration des deux thèmes à l’ajout de certains rythmes "Rap" assez marqués (Exemple de "Get low" ou "Keep Baillin’")

En somme, Dave Porter tire au maximum le profit de ce carrefour des cultures possibles en mélangeant volontairement un milieu d’épisode sur un air de Bach tout en "cuisinant" la fin de l’épisode avec des accents Hippaniques. Sur le Blog La Maison Musée, nous ne cacherons pas notre préférence pour l’usage d’un groupe, visiblement de prédilection, avec la reprise régulière du groupe DeathFinger qui aurait, alors, conclu d’une façon remarquée, la série d’un "Baby Blue" qui a connu une nouvelle jeunesse suite à la diffusion de l’épisode final. (On constate quelques milliers de vues supplémentaires à des vidéos en basse qualité d’une musique datant des années 1970 …!)

Cuisiner, un moment propice à l’écoute musicale pour les Spectateurs!

Cela peut apparaitre anecdotique, mais à la différence d’autres supports qui ont pour eux un suspens plus haletant et se charge d’utiliser un thème inédit et quelques titres musicaux annexes, un véritable effort est apporté après le rendu visuel. Ce sont aussi les petits détails qui font les grandes différences et les écarts de qualité. Breaking Bad nous concocte, entre ses 62 épisodes, une distillation lyrique éclectique, plaisante et apte à parler à tout à chacun en matière de séduction. Finalement, en Chimie comme dans une atmosphère mélodieuse : tout est affaire de dosage afin d’atteindre les 99,1% de pureté …