Players (Runner Runner)

Publié le 03 octobre 2013 par Cinephileamateur
De : Brad Furman.
Avec : Justin Timberlake, Ben Affleck, Gemma Arterton, Anthony Mackie, Michael Esper, Oliver Cooper, Christian George, Yul Vazquez, John Heard, James Molina, Louis Lombardi, Sam Palladio...
Genre : Thriller.
Origine : Etats-Unis.
Durée : 1 heure 32.
Date de sortie : 25 septembre 2013.
Synopsis : Richie, étudiant à Princeton, joue au poker en ligne pour payer ses frais de scolarité. Lorsqu'il se retrouve ruiné, persuadé d'avoir été arnaqué, il décide de s'envoler pour le Costa Rica afin de retrouver la trace d'Ivan Block, le créateur du site. Ivan prend Richie sous son aile et l'amène à intégrer son business. Sentant grandir le danger et réalisant les ambitions démesurées de son boss, Richie va tenter de renverser la donne en sa faveur.
Bande annonce française
"C'est ton job. Trop dangereux ? Essaie la Poste. Trop immoral ? Essaie la charité. Si tu veux ton île et que ton patron dit : 'Fais toi tabasser', fais toi tabasser, reviens et demande si tu as besoin de le refaire."


"Players" faisait parti des films de la semaine qui me tentait le plus. Pourtant le pitch avait l'air assez classique mais la bande annonce restait prometteuse et surtout le casting me plaisait énormément. J'avais donc une certaine impatience de le découvrir en espérant juste passer un bon moment bien divertissant.
Et on peut pas dire que c'est ce que j'ai eu. La faute à un scénario écrit par Brian Koppelman et David Levien que je trouve bâclé. Au delà du simple fait que ce soit classique (ça je m'y attendais et ça ne m'aurait pas déplu si il n'y avait que ça), le scénario à eu l'art d'être écrit pour combler du vide. Un vide scénaristique où il n'y à absolument rien à raconter et ou tout peut se résumer sur un post it : un jeune se fait avoir sur internet, va voir le patron du site, se fait engager par ledit patron, se refait arnaquer (il est un peu naïf notre héros) et nous vend ensuite un joli happy end qu'on se doutait dès les premières minutes...
Voilà... Rien d'autre à raconter. On pourrait parler de la romance mais là encore, elle ne sers à pas grand chose. Le reste, c'est juste du remplissage avec des termes pseudo technique pour nous faire croire que l'on s'y connait dans le sujet et essayer de faire perdre le spectateur qui n'est jamais bien dupe et qui à juste l'impression de se faire un peu arnaquer lui aussi. Fort heureusement, il y à quand même quelques répliques et quelques situations comiques qui sauvent la mise et nous permettent de nous accrocher à la table alors qu'on à pourtant qu'une envie, c'est de quitter ce casino qui se prends pour une fête foraine...
Et si il y à de la classe et de l'humour, c'est en grande partie grâce à Ben Affleck qui en Ivan Block sauve à lui tout seul le film à mes yeux. A l'heure où on se questionne encore si il fera un bon Batman ou non (on verra ça dans "Man of Steel 2" ;-) ), il continue en tout cas de me prouver qu'il se bonifie avec le temps et qu'il gagne en maturité et en classe. Alors oui, le scénario est tellement mal écrit qu'il est obligé de cabotinné mais c'est vraiment le seul qui tire son épingle du jeu pour moi, le reste du casting faisant pâle figure et semblant naviguer ici un peu à l'aveugle sans vraiment trop y croire.
C'est le cas par exemple de Justin Timberlake en Richie Furst. C'est un acteur que j'apprécie pourtant mais là, il m'a semblé totalement transparent, comme si il n'y croyait pas et à aucun moment, j'ai éprouvé une quelconque empathie pour son personnage. J'en avais d'ailleurs nettement plus pour le "méchant de service" alors que pourtant c'est un vrai salaud (preuve qu'Affleck à fait le job pour moi). Quant à Gemma Arterton en Rebecca Shafran, malgré son talent, elle est ici juste pour faire de la figuration, faire la belle plante de service qui va nous offrir une romance des plus basique alors même qu'on va au final très peu la voir à l'écran...
C'est peut être ça aussi qui est frustrant. Voir que le film possède un casting qui à tout pour lui et qu'au final, on n'utilise juste leurs noms sans jamais vraiment les diriger ni même leur proposer une histoire digne de ce nom qui aurait pu mettre leurs talents d'interprétations respectif en avant. Je parle même pas des seconds rôles transparent dont aucun ne m'a vraiment convaincu, la palme revenant sans doute à Anthony Mackie qui en Agent Shavers en fait des tonnes sans que ce soit justifiés. Il dépasse largement sur le podium Yul Vazquez en Herrera qui lui fait juste le mafieux de base qui vient récolter son pot de vin en se sifflant un gros cigare cubain.
Et dans tout ça, on à une réalisation de Brad Furman pas forcément dégueulasse mais il à beau embellir de son mieux son long métrage, il n'arrive jamais à lui masquer ses faiblesses. Un clip de MTV ça peut être très agréable à regarder, mais si le contenu est vide, ça reste juste de belles images, des images parmi tant d'autres qui font que ce film ne sors pas du lot. C'est pourtant très dynamique et très rythmé (alors qu'il n'y à quasiment aucune action) mais il y à fort à parier que d'ici quelques semaines, je commencerais déjà à oublier ce film.
Pour me consoler, j'avais en tout cas de joli décors avec une lumière et une photographie bien clair et ensoleillé car c'est bien connu, c'est au soleil que se trouve l'argent. Rien de nouveau non plus à se mettre sous la dent, j'ai eu l'impression d'avoir déjà vu ses plans plus de mille fois mais bon ça se laisse regarder. La musique composée par Christophe Beck est en tout cas pour sa part bien pensé avec un choix de chansons que j'ai bien aimé aussi et qui font que je n'ai pas eu totalement l'impression de perdre mon temps même si c'est faible comme lot de consolation.
Pour résumer, "Players" est passé à côté de son sujet. Ce long métrage possède une histoire classique comblé de vide technique, un grand casting totalement sous exploité et une mise en scène qui se laisse regarder mais sans âme. Ben Affleck à lui seul à sauver ma projection mais c'est quand même peu pour s'estimer satisfait. Le film se regarde et s'oublie tout aussi vite malheureusement ce qui est dommage car pourtant, je pense qu'il y avait là de quoi faire un film sympathique sans forcément avoir besoin d'être novateur... Encore faut il le vouloir...