Marc
Seconde partie de notre interview de l’éclatante Nawell Madani (première partie) !
Puis tu en es venue à l’écriture, c’est quelque chose d’intuitif pour toi ?
Pas du tout ! J’ai toujours été plus math que dissert. Mais c’est ce qui est génial dans ce métier, je découvre plein de choses, et j’évolue. J’ai pris goût à l’écriture. Cela dit, je garde une écriture très instantanée, c’est presque de l’instinct ! Je me pose avec des amis et je me dis « faut que je vende la vanne », ça me pousse au challenge !
Tu envisages d’écrire pour d’autres formats ?
On me le propose, mais pour l’instant j’apprécie ma liberté d’action. Sur les instawell (ndrl, le format court de Nawell sur la plateforme Instagram), je m’éclate. Je n’ai pas une obligation de faire rire, je peux traiter de plein de sujets différents dans lesquels les gens se retrouvent. Donc pour l’instant, m’enfermer dans un format court pour une télé, où il faut faire de la blague à la chaîne, j’ai peur que ça me bride.
Pour l’écriture de ton nouveau spectacle, as tu été sous pression ?
Oui, maintenant les gens te connaissent, ils t’attendent au tournant. À n’importe quel moment de sa carrière, il faut toujours essayer de relever le défi, personne ne veut décevoir ses fans. Mais je suis entourée par mes proches, et ils n’ont pas leur langue dans la poche. Je cherche toujours à m’améliorer et je suis très objective sur mon travail. Un seul commentaire négatif et je peux tout reprendre jusqu’à ce que j’obtienne un bon résultat.
Pour mon spectacle, je l’ai travaillé encore et encore. Même maintenant, alors que les retours sont bons, il y a des passages que je veux améliorer. Puis je jette les blagues facilement ; si je ne l’aime pas, c’est la sortie directe ! J’ai effacé des Instawell qui marchaient bien, mais comme je ne les aimais pas… je suis directe !
Authentique jusqu’au bout des ongles…
J’ai la chance d’être super bien entourée, j’ai une famille et des amis avec qui j’entretiens des rapports francs et sincères. Cela me permet d’être à fond dans mon métier sans pour autant qu’il prenne le pas sur moi, je joue avec mes règles du jeu.
Tu es aussi très proche de ton public, ça fait partie de tes « règles du jeu » ?
Oui, j’essaye de répondre à tout ce que je reçois, on est dans l’échange, ça rend l’expérience vraiment très belle. Un jour, j’ai remercié le public marseillais, la tournée y était complète sur les 7 jours. Et une fille m’a dit qu’elle était dégoutée, car elle attendait sa paye pour prendre sa place. Ça m’a vraiment fait quelque chose, je lui ai offert sa place, en lui disant qu’elle se paierait un resto pour moi.
J’ai besoin d’être proche de mon public et puis il te le rend tellement.
Proche de ton public, tu n’hésites pas non plus à mettre en avant d’autres filles dans le stand-up.
Oui, c’est l’idée derrière les Jam’Girls, et j’aimerais pouvoir en mettre d’autres sur scène. Je pense à des filles comme Christine Berrou qui a une très belle écriture ou encore Anne-sophie Girard dont le jeu d’acteur est excellent. C’est une aventure qui n’en est qu’à ses débuts, on nous fait de très belles propositions, alors c’est sûr, on va en entendre parler.
Justement le stand-up s’ouvre enfin à la gent féminine en France avec une nouvelle vague d’humoristes…
Oui, aujourd’hui même les hommes sont demandeurs d’un stand-up féminin. On aborde des sujets qui sont différents, apporte un autre point de vue. Bien sûr, on a des terrains qu’on ne peut pas aborder, mais c’est aussi vrai pour eux. Nous les femmes, on se juge avant que les autres ne le fassent, alors pour monter sur scène dans ces conditions, c’est délicat. Aujourd’hui on commence à se débarrasser de ses préjugés, on s’accepte, et on en joue.
Je te laisse le dernier mot !
Dans mon spectacle, j’ai donné de moi-même, vous ne serez pas déçu !
C’est moi la plus Belge au théâtre, les feux de la rampe à partir du 02 octobre