Cette recherche très expérimentale mais qui a néanmoins abouti à une naissance réussie apporte la preuve de l’efficacité d’une nouvelle technique pour traiter une forme d’infertilité chez la femme, l’insuffisance ovarienne primaire (ou précoce), un dysfonctionnement des ovaires principalement caractérisé par l’absence de règles. Ces conclusions, publiées dans les Actes de l’Académie des sciences américaine, apportent un immense espoir au 1% de femmes touchées par cette affection, pour laquelle la seule option jusqu’alors, pour pallier à l’infertilité, restait le don d’ovocytes.
L’insuffisance ovarienne précoce est caractérisée non seulement par l’aménorrhée mais aussi par une déplétion prématurée des follicules ovariens. Dans certains cas sévères, il y aura même absence de puberté. Les symptômes, similaires à ceux de la ménopause, sont l’infertilité, des palpitations, des bouffées de chaleur, l’anxiété, la dépression. En cas d’insuffisance ovarienne précoce, les femmes manquent de follicules ou petits sacs dans les ovaires où les œufs se développent ou ceux qui restent dans les ovaires ne fonctionnent pas correctement.
Dans cette étude, les chercheurs de l’Akita University, Kinki University et de l’IVF Namba Clinic (Japon) et de Stanford ont commencé leurs recherches sur la souris puis, auprès de 27 femmes atteintes d’insuffisance ovarienne précoce.
· Chez la souris : Les chercheurs ont constaté chez la souris, que les ovaires prélevés, fragmentés et traités peuvent produire des ovocytes après avoir été transplantées dans des souris elles-mêmes traitées avec plusieurs hormones. Ces ovocytes peuvent alors être fécondés en laboratoire. Lorsque les chercheurs transfèrent ces ovocytes chez des mères souris porteuses, ils obtiennent une progéniture saine.
· Une première naissance chez la Femme : Les chercheurs ont donc prélevé chirurgicalement les ovaires des femmes, les ont divisés en fragments et traités avec des médicaments visant à stimuler la croissance des tissus. Les fragments ont ensuite été greffés à nouveau chez les femmes. Dans certains cas, une croissance rapide du follicule a été constatée, les ovocytes ont été récupérés. Lorsque la croissance du follicule était détectée, les femmes étaient traitées avec des hormones pour favoriser la maturation des ovocytes.
Dans un cas, les ovocytes ont pu être utilisés pour une FIV, et cette femme a pu donner naissance à un bébé en bonne santé.
C’est donc une première preuve de concept, même si de nombreuses autres recherches restent nécessaires avant une utilisation clinique plus large. La technique qui peut réactiver le tissu ovarien des femmes présentant une insuffisance ovarienne primaire tant qu’il existe des follicules résiduels pourrait en effet être une option dans d’autres types d’hypofertilité. Voire après la ménopause ??
Source:PNAS September 30 2013 doi: 10.1073/pnas.1312830110 Hippo signaling disruption and Akt stimulation of ovarian follicles for infertility treatment
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