Des semaines et des semaines durant, Leo et Emmi, de parfaits inconnus, ont entretenu une relation épistolaire par mail, commencée par hasard et continuée avec une assiduité passionnée. Mais Leo est parti à Boston. Et Emmi n’a plus de nouvelles depuis de longs mois, seul le système automatique répond à ses emails. Soudain, Leo répond. Le voici revenu. Tout va pouvoir reprendre comme avant… Mais tout est différent. Leo a quelqu’un dans sa vie. Et le mari d’Emmi sait tout. Pourtant, Emmi et Leo ne peuvent s’empêcher, encore et toujours, de s’écrire, de se chercher et de se taquiner. Alors que faire? Mettre fin à cette relation virtuelle? C’est ce qu’Emmi souhaite. Mais avant, elle veut une rencontre. Une vraie rencontre, en chair et en os. Mais ce n’est pas si facile: tentation, peur et désir s’entremêlent. Alors vont-ils sauter le pas? Et cela changera-t-il vraiment quelque chose?
Après avoir dévoré Quand Souffle le Vent du Nord, je savait qu’un jour, il me faudrait découvrir la suite des aventures d’Emmi et Leo. La suite n’a rien de décevant sur la forme: on prend les mêmes et on recommence. La danse de séduction virtuelle reprend de plus belle, ponctuée des remarques piquantes de jalousie d’une Emmi qui veut absolument démasquer “Pam”, la fiancée américaine, sous couvert d’un intérêt bienveillant pour la vie amoureuse de son “ami” Leo. Et lorsque les échanges de messages bourrés de sous-entendus ne suffisent plus, les trahisons, retournements, révélations et dommages collatéraux viennent apporter ce que tout lecteur attend dans cette histoire: du romanesque à outrance. Avouons-le: nous attendons tous qu’Emmi et Leo se tombent enfin dans les bras, tout en redoutant une issue trop guimauve et trop facile. Là dessus, rassurez-vous: on vous fera redouter cette issue suffisamment longtemps pour vous tenir en haleine jusqu’au bout.
Car le problème de ce roman, c’est qu’il est furieusement addictif. On sait comment ça va se finir, on sait qu’il ne s’y passe finalement pas grand-chose et que rien n’est fondamentalement original dans ce déroulement qui en plus n’a plus la fraîcheur du premier opus qu’il ne renouvèle finalement pas, mais on tourne malgré tout les pages avec une satisfaction de voyeurisme assumé pour voir comment Leo et Emmi vont se tourner autour. Et même si des passages entiers sont là pour nous faire attendre (je me rappelle de pages et de pages où les messages ne sont envoyés que pour dire “je te raconterai plus tard”), le roman se lit tout seul.
La note de Mélu:
Malgré un challenge qui n’a pas vraiment été relevé, un régal à lire!
Titre original: Alle sieben Wellen (traduit de l’Allemand)
Un mot sur l’auteur: Daniel Glattauer (né en 1960) est un écrivain autrichien. D’autres de ses oeuvres sur Ma Bouquinerie:
catégorie “chiffre”