Le frelon asiatique est arrivé dans l'Eure. François Loncle interpelle le ministre de l'agriculture

Publié le 02 octobre 2013 par Gezale

Il faudra donc ajouter l'Eure dans les départements colonisés par le prédateur des abeilles. (carte Abeilles de France)

« M. François Loncle attire l’attention de M. le ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt sur les graves menaces que l’invasion du frelon asiatique fait planer sur les ruches de France. Le frelon à pattes jaunes (Vespa velutina), communément appelé frelon asiatique en raison de son origine géographique, est un hyménoptère qui a été malencontreusement importé, en Lot-et-Garonne, en 2004, dans une cargaison de poteries chinoises. Cette grosse guêpe s’est rapidement acclimatée dans nos contrées puisqu’en moins de deux ans, elle s’est répandue dans toute l’Aquitaine. En 2009, un nid est repéré en Ile-de-France. En 2012, sept nouveaux départements du Midi et du Centre ont, à leur tour, été colonisés. Le front d’invasion progresse d’environ 100 km par an. A l’été 2013, trois nids primaires ont été découverts et détruits dans le département de l’Eure. Actuellement, la moitié du territoire métropolitain est infesté par cet insecte nuisible qui a également été localisé en Espagne, au Portugal, en Belgique et en Italie. Dans notre pays, le nombre de nids de frelons asiatiques est évalué à une centaine de milliers. Un nid abrite environ 2 000 frelons dont 150 fondatrices qui sont, l’année suivante, en état de nidifier. S’il n’est pas plus dangereux pour l’homme que le frelon européen, le frelon asiatique est, en revanche, un redoutable prédateur dont l’expansion s’avère particulièrement difficile à stopper, voire à freiner, d’autant qu’il n’a pas, lui, de prédateur naturel, hormis quelques oiseaux apivores. Dans la mesure où les abeilles constituent son repas favori, il constitue un véritable fléau pour les apiculteurs, au point qu’un arrêté ministériel, en date du 22 janvier 2013, l’a officiellement déclaré insecta non grata. Afin de nourrir ses larves, il aime, en effet, capturer des abeilles, en se positionnant en vol stationnaire à l’entrée d’une ruche. Une attaque de frelons est susceptible de décimer une ruche d’abeilles mellifères, surtout si celle-ci est située en zone urbaine ou périurbaine. Un apiculteur agenais a ainsi perdu 70% de son cheptel. La propagation du frelon asiatique porte sérieusement atteinte tant à la faune qu’à la flore puisque cette guêpe consomme massivement des abeilles qui assurent une part prépondérante de la pollinisation.           M. François Loncle demande au ministre de l’Agriculture de lui détailler la stratégie appliquée, au niveau national et sur le plan local, pour lutter contre cette espèce exogène invasive. Il voudrait connaître le programme général de surveillance, de reconnaissance et de destruction des frelons asiatiques, notamment les différentes méthodes de piégeage sélectif. Il aimerait savoir si le ministre estime encore possible d’éradiquer ce fléau ou bien s’il faut plutôt viser à réguler les populations de frelons à pattes jaunes, afin d’en limiter l’impact désastreux. Il souhaite avoir un avis officiel sur l’utilisation, tout au moins temporaire, du dioxyde de soufre qui s’est révélé un pesticide très efficace puisque près de 5 000 nids de frelons asiatiques ont été anéantis l’année dernière en Aquitaine. Il désire, enfin, comprendre pourquoi le frelon asiatique est seulement classé dans la liste des dangers sanitaires de deuxième catégorie. »     François LONCLE Député de l'Eure