Ma nouvelle vie de …!

 Des mois que cet article est en brouillon, des mois que je ne sais pas comment vous annoncer cette nouvelle, tragique pour les uns, excitante pour les autres, des mois que je me cherche, des mois que je vis en suspend. Qui je suis? Je ne sais plus comment me présenter… maman, blogueuse, étudiante, dirigeante d’entreprise, e-commerçante, professeur des écoles…

Après maman est un blogueuse, maman, c’est une chef d’entreprise, voici la nouvelle version, maman est une maîtresse!

Crédit photo : Doisneau, La Libellule, École de la rue de Verneuil, Paris, mai 1956

Oui mais pourquoi? j’ai raté un épisode?

Le temps précieux que je partage avec mes enfants, ces moments où je les vois évoluer, expérimenter, à leur rythme, où ils posent des millions de questions, où ils ont les yeux qui brillent quand je leurs lis ou que j’invente des histoires… je sais que ces moments ne sont pas indéfinis, qu’ils vont grandir, devenir autonomes. Cette transmission des connaissances, ce besoin vital que j’ai à leurs montrer, leurs apprendre, les encourager, je me suis rendue compte que cela me rendais…

tout simplement heureuse.

Un vrai sens à ma vie!

Ces moments, je les ai découverts avec eux, grâce à eux, en vacances, sur les routes, en vélo, c’est le moment où je décroche, où je suis disponible, moins stressée, où l’on prend le dessus sur la routine. Ainsi j’ai pris le temps de m’arrêter nommer les fleurs, regarder les tracteurs moissonner les champs, observer une guêpe découper un morceau de viande, une colonie de fourmis pressées ramener leur miette de pain, ou encore ouvrir une noisette trouvée sur le chemin pour découvrir ce qui se cachait à l’intérieur de la coquille, dérouler un rouleau de papier ou vider une boite à mouchoir, juste pour voir, mélanger toutes les couleurs de la pâte à modeler…

Ces moments si précieux que j’aime partager avec mes enfants, je viens de comprendre que cela n’était pas indéfini, ils grandissent et ce n’est pas fini. Et comme je n’ai pas forcément envie de faire des enfants tous les 3 ans jusqu’à la ménopause, pour toujours avoir des bébés avec moi, comme je n’ai pas envie d’attendre d’être grand-mère pour retrouver ce besoin de partage avec les enfants, j’ai décidé de devenir maîtresse.

J’avais mis un pied dans l’engrenage il y a tout juste 2 ans (bon anniversaire boutique! ) quand j’ai lancé ma marque et ouvert la boutique en ligne. Faciliter le déplacement des familles pour s’évader et partager des moments ensemble, a toujours été le but de la bougeotte en famille. J’aurai pu continuer à développer mon concept si financièrement je pouvais me verser un salaire décent mais malheureusement, après le bilan très positif de la première année, l’instabilité et la lourde charge de porter une société seule, à bout de bras, est devenu trop difficile pour moi. Maintenant que la boutique s’autogère, je me dis qu’elle n’a plus besoin de moi et qu’elle peut être gardée par quelqu’un d’autre (si ce quelqu’un d’autre est est dans la salle, qu’il se manifeste). Après 3 ans d’insomnie, j’ai envie de me poser, et de me concentrer sur l’essentiel avant qu’il ne soit trop tard,

avant que je ne les ai pas vus grandir. 

Depuis ma dernière grossesse, je me suis rendue compte que je n’étais pas infaillible et mon corps m’a demandé de lever le pied pour moi, pour lui, pour le bien être de toute la famille (et de mes cordes vocales),

J’ai cherché une nouvelle voie. MA dernière chance de reconversion d’après le padré, qui me soutient à chaque fois… mais il y a des limites quand même…

A la naissance de minipétoulet il y a 10 mois (genre 3 jours après au retour de la maternité), j’ai commencé les cours à l’IUFM à distance. Dans mes erreurs de jeunesse, je me suis arrêtée à BAC+4 après mon école de commerce et maintenant pour devenir maîtresse, attention scoop, il faut un BAC+5 (et ce n’est pas que pour faire des lacets…).

Donc c’est reparti pour user les bancs d’école. Encore 2 ans de sacrifice pour ma famille, mes weekends et la préparation de 2 concours, l’un que j’ai réussi avec brio en juin 2013 et l’autre, on croise les doigts, on touche du bois, on ne respire plus, que je passerai en mars 2014!

En attendant, mes 23 petits-moyens me retrouvent tous les lundis et je sais maintenant que j’ai fait le bon choix. La récompense est immédiate, un sourire, un bisou le soir avant de partir, des éclats de rire quand je fais le clown, des mouvements maîtrisés, de la peinture plein les doigts, des « mais on n’a pas travailler aujourd’hui? »… L’apprentissage est un jeu,

J’aime mon métier, je joue à là maîtresse pur de vrai !

Après m’être battue pour prouver que je travaillais TOUTE la journée et une grande partie de la NUIT pour ma société, dans l’un de vos articles préférés création d’entreprise et préjugés, je vais me battre pour expliquer que la maternelle n’est pas une garderie et qu’elle apprend bien plus que de savoir lacer ses chaussures ou mélanger les couleurs de peinture.

C’est ma nouvelle entreprise! Souhaitez moi bonne chance…

Mais rassurez vous rien ne change ici…

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