Je fais un petit détour dans ce road trip méditerranéen par le nord de la Bretagne, dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois. Après Dinard et ses environs, il s'agit cette fois-ci de l'Île de Bréhat, où je vais régulièrement. Au cœur du menu Les pieds dans l'eau (Un déjeuner sur l'île de Bréhat) de mon deuxième livre Je cuisine marin, Bréhat me fascine toujours autant, avec ses maisons de pierres aux volets colorés rappelant celles des hobbits (…), et ses étendues sauvages de fougères, de vase et de champs vallonnés.
Je ne vous dévoile pas d'adresses gourmandes cette fois-ci : si vous y faites un tour en journée, emmenez de quoi pique-niquer en chemin tout en admirant les magnifiques vues qui s'offrent à vous, et si vous y restez plus longtemps… croyez-moi, vous serez tout aussi bien chez vous à concocter vos propres petits plats avec les produits du marché et de la pêche, les restaurants de l'île étant plutôt décevants…
J'ai découvert l'île pour la première fois en voilier, nous nous étions amarrés dans une crique en fin de journée pour profiter du calme et de la beauté des côtes qui nous entouraient. Un paradis désert au milieu du clapotis des vagues et du piaillement des oiseaux sauvages, qui s'approprient les lieux à la nuit tombée.
J'ai également eu la chance d'y séjourner plusieurs fois, dans deux maisons différentes, l'une au détour d'un chemin, retranchée et protégée, dont le jardin mène à la mer, l'autre exposée à la nature et au vent à l'extrême Nord de l'île, enfouie sous la végétation, dont la vue sur la flore dunaire, les fougères et la mer est à couper le souffle.
J'aime flâner au hasard des chemins, me baigner quand la marée est haute et la mer d'huile en fin de journée, mais ce que j'apprécie par-dessus tout, c'est partir à marée basse quel que soit le temps, dans la vase, pêcher des palourdes, coquilles Saint-Jacques ou couteaux, et atteindre les piscines naturelles tout au bout des rochers pour y faire un plongeon.
Vous l'aurez compris, je suis très attachée à l'Île de Bréhat, comme à Belle-Île et surtout Houat dans le Golfe du Morbihan, et mon cœur se serre chaque fois qu'il faut prendre le chemin du retour… la même angoisse qui me submerge en montagne, car il faut bien la quitter un jour, quand l'on vit ailleurs…