Nous voici de nouveau réunis pour une soirée oeno-gastronomique. Si ce n'est que pour une fois, nous n'avons pas été mis à contribution. Olivier qui nous accueilli à TOUT cuisiné et fourni l'ensemble des vins. C'est très reposant : on oublie très rapidement la frustration de n'avoir rien fait...
Nous démarrons sur une crème de panais à l'huile de noisette, accompagnée de gougères à l'emmental ... et évidemment, d'une "bulle". Un vin à la belle robe dorée, au nez marqué par des notes grillées, briochées, pralinées, limite cocheduriennes. En bouche, c'est bien équilibré, frais, avec une bulle fine, avec une acidité très bien intégrée. Ce n'est pas d'une grande complexité aromatique, mais c'est franchement bon, et se descend tout seul. L'aromatique me fait partir en pur Chardonnay : perdu, c'est du Chenin. En l'occurrence, un Vouvray réserve 1998 de chez Huet. Une belle surprise
Suivait une recette prise sur le blog de Chantal (notre hôte à bon goût) : huîtres pochées, crème de céleri au coco, poire et émulsion curry. Eh bien, c'était sacrément bon, avec des huître qui se fondent parfaitement dans l'ensemble.
Olivier l'a accompagné d'un vin à la couleur dorée intense, au nez confit faisant plus penser à un liquoreux qu'à un un blanc sec. Sec, il l'est pourtant en bouche, même si on sent une matière bien mûre, équilibrée par une acidité limite tranchante. Pas de doute, il nous sert encore un Ch'nin ! Après, difficile d'en déterminer l'origine précise. J'ose Anjou. C'est Montlouis ;-)Plus précisément Les Bournais 2008 de François Chidaine. C'est l'une de mes cuvées favorites dans le secteur. Je suis content de voir que je l'apprécie même lorsque je la bois à l'aveugle.
C'est l'occasion d'avoir une pensée pour ce vigneron qui a perdu en juin dernier une grande partie de sa récolte 2013 en quelques minutes (grêle ultra violente).
Suivait une deuxième entrée qui n'avait rien à envier à la première : un ceviche de queues de langouste. Première fois que j'en mange cru. J'suis bien bête, parce que la texture est carrément géniale, car plus croquante que n'importe quel poisson. C'est relevé juste ce qu'il faut, avec du piment d'espelette et du citron vert. La salicorne apporte aussi son peps et son croquant. Rien à envier à un bon restau. Pour l'accompagner, un vin que j'identifie direct comme un Riesling alsacien du Haut-Rhin (car assez massif et rond, même s'il y a une belle acidité, avec de la mâche en finale -> argile). Ouf, mon honneur est sauf : il vient bien du Haut-Rhin. D'Eguisheim, pour être exact : Riesling GC Eichberg 2010 d'Emile Beyer (oublié de prendre la photo).
Allez, un des grands plats de la soirée, avec une polenta à la truffe à se damner (onctueuse et intensément parfumé) et du veau basse-temp', très moelleux. On se régale ! Et avec ça, un vin à la fraîcheur qui éclate dès que l'on met le nez au dessus du verre : un peps de ouf ! On retrouve cette fraîcheur en bouche qui donne une dynamique et une tonicité au vin, sans qu'elle soit jamais agressive. La matière est dense, veloutée, un peu fermée au départ, se donnant de plus en plus au fil de l'aération. On sent le vin encore bien jeune, mais déjà très généreux. Dans quelques années, ça devrait être une bombe absolue (du genre, "tu bois, tu meurs de plaisir"). Je penche pour un vin italien. Il n'y a qu'eux pour faire de telles merveilles. Et c'est ... Granato 2009 d'Elisabetta Foradori, un vin offert en cadeau à Olivier par Vins étonnants (et oui, on est sympa, à Vins Etonnants : on offre des bouteilles aux clients fidèles).
Sans transition, le dessert (oui, c'est un peu violent). Encore une recette de Chantal (j'vais être jaloux, moi...) : crème au chocolat blanc, mirabelles poêlées et espuma mascarpone Amaretto. Un chouïa trop sucré pour moi qui suis tout sauf un "bec à sucre". C'est sans compter sans le vin que notre hôte pensait un peu trop sucré pour le dessert : que nenni ! Il est d'une fraîcheur bouleversifiante, avec une matière onctueuse, mais jamais lourde, avec une aromatique très "prune confite", ce qui fait que l'accord était transcendental (alors que ce n'était pas du chocolat Lanvin). 'videmment, une fraîcheur pareil, c'est forcément italien. Ben oui : c'est une Malvasia delle Lipari 2004 du domaine Fenech. Il est produit sur l'île de Salina qui fait partie des îles éoliennes, situées juste au nord de la Sicile. Les grappes bien mûres sont déposées sur des nattes de roseau où on les laisse se dessécher durant deux semaines avant de les presser (du vin de paille espresso). Le vin est ensuite vinifié et élevé en cuve. Le domaine est en bio, ce qui ne gâte rien !
Un grand merci à Olivier pour son superbe accueil et à mes compagnons de table pour leur bonne humeur. Et vivement la prochaine !...