On connaissait le feuilleton américain Weeds, sa réalisatrice un peu moins. Si Jenji Kohan a mis fin à la série des familles trafiquantes de drogues, elle n’en a pas moins terminé sa carrière en tant que réalisatrice. Kohan est de retour avec Orange Is The New Black, une tragicomédie tournée derrière les barreaux d’une prison nord-américaine. La série basée sur une histoire vraie parle avec humour de thèmes touffus et biscornus. Il est question de drogues, de compulsions meurtrières, d’abus sexuels, de fanatisme religieux mais aussi d’homosexualité, de racisme et d’injustices sociales.
Une histoire parmi d’autres
La jolie blonde Piper Chapman (Taylor Schilling) qui mène une vie banale et sans souci apparent, est incarcérée dès le premier épisode de la série pour un délit de drogue commis il y a déjà dix ans. Au fil des épisodes, son instance en prison prend une tournure inattendue. D’abord affamée par les cuisinières qui refusent de lui servir à manger, elle est ensuite obsédée par un poulet qui rode dans les parages et qu’il faut à tout pris attraper. Piper serait-elle en train de devenir folle ? Ou serait-elle en train de se rendre compte qu’elle n’est pas si différente de ses compagnes de cellule, qu’elle a peut-être un peu trop vite jugé ? La série soulève des questions de société sur un ton léger mais percutant qui rend les personnages les plus odieux de plus en plus attachants. Chaque nouvel épisode permet au spectateur d’en savoir davantage sur chaque personnage à travers des flashbacks. On découvre ainsi les raisons de l’incarcération de chacune des détenues, dont les chemins se sont parfois croisés dans le passé. C’est par exemple le cas d’Alex Vaure et de Piper Chapman (Laura Prepon), qui se sont liées d’une relation plus qu’amicale dans leur jeunesse…
Une série basée sur les mémoires de Piper Kerman
Presque exclusivement féminine, cette série n’en est pas pour autant rose et à l’eau de rose. Loin de là ! La réalisatrice de Orange is the New Black s’est inspirée de la vie de Piper Kerman, que celle-ci a raconté dans des mémoires. Piper Kerman collabore d’ailleurs régulièrement avec Jenji Kohan afin d’apporter d’avantage de réalisme dans les scripts de la série, notamment en ce qui concerne le droit et les lois en vigueur aux Etats-Unis. Les autres personnages sont fictifs, et influencent indéniablement le personnage de Piper. Toutes doivent surmonter l’oppression des murs qui les entourent ainsi que les humeurs lunatiques des gardiens de prison. Ensemble, tout en étant divisées, les jeunes femmes survivent côte à côte, et forment, en quelque sorte, une communauté.
Les raisons pour lesquelles il faut la voir absolument :
L’(anti)héroïne de la série évolue au fil du temps si bien que sa personnalité, aux revers si variés, devient un sujet d’étude intéressant. Jeune femme sage par moments, véritable rebelle à d’autres, elle que l’on croyait parfaite est en fait comme tout le monde. S’il y a bien un chose dont on se rend compte, le sourire (bien sûr) toujours aux lèvres, c’est que la situation sociale de chacun d’entre nous peut basculer d’un moment à un autre : il suffit d’un seul faux pas. Cette série est une critique sociale sincère, qui, sans être exceptionnelle, dresse un bon panorama de sujets actuels. Une bonne dose d’humour noir pimentée d’éclats de rire sincères ou de sourires amers, voilà ce que promet Orange is the New Black à celles et ceux qui y jetteront un coup d’œil !