Le Dr. Cédric Lemogne, du département Psychiatrie and Psychologie de l’Hôpital européen Georges Pompidou, rappelle des biais de publication suggérant l’association entre dépression et incidence du cancer. On peut citer l’association entre les troubles psychologiques et certains facteurs environnementaux comme un mode de vie plus malsain, qui vont favoriser le risque de cancer, ou encore la prise de psychotropes qui peut aussi avoir un impact.
Ici, les chercheurs ont examiné l’association entre diverses mesures de la dépression et l’incidence du cancer sur plusieurs sites auprès de 14.203 participants à la cohorte GAZEL, qui porte depuis 1989 sur 20 000 volontaires d’Electricité de France et de Gaz de France. Le diagnostic de cancer a été suivi chez 10.506 hommes et 3.697 femmes de 1994 à 2009. La dépression a été prise en compte via les absences pour maladie médicalement certifiées pour la dépression et les déclarations des participants à 3 moments de l’étude.
Au cours des 15 années de suivi, 1.119 participants ont reçu un diagnostic de cancer. Prenant en compte les diagnostics de cancers et les mesures de dépression, l’analyse constate dans l’ensemble, l’absence de preuve convaincante d’une association entre la dépression et l’incidence du cancer.
Des résultats à prendre en compte pour répondre aux préoccupations des patients atteints de cancer et leurs proches sur le rôle de la dépression dans le développement du cancer, conclurent les auteurs.
Source: The American Journal of Epidemiology doi: 10.1093/aje/kwt217 September 30, 2013 Depression and the Risk of Cancer: A 15-year Follow-up Study of the GAZEL Cohort (Visuel © mangostock – Fotolia.com)