Le caribou forestier
Quand le cœur d’un homme garde en mémoire l’amour, le moment présent et le rêve, je crois qu’il n’y a pas de limites à ce qu’il peut accomplir et que la vieillesse devient secondaire. De même, lorsque l’on s’exprime avec son cœur, on s’épanouit et ce sentiment contagieux est le secret du bonheur. C’est alors que le message peut se propager à l’infini.
Les terres du Lac-Saint-Jean ont porté des créateurs, des visionnaires, des génies qui ont su apporter un développement durable à la région. Il me vient à l’idée, de sortir ma plume et d’écrire ma perception d’un de ces initiateurs de rêves : Monsieur Ghislain Gagnon, le fondateur du Zoo de Saint-Félicien.
Je regardais attentivement une ancienne photographie en noir et blanc, et en saisissait les couleurs : la main gauche de l’homme caressait la nuque d’un girafon et l’autre, avec tendresse, invitait la mère à faire sa connaissance. Les yeux charbonneux des bêtes établissaient un lien de confiance. C’est avec passion, sans aucun doute, qu’il a laissé son empreinte dans les missions du zoo. Se sont joints à lui plusieurs membres actifs qui avaient une vision semblable et des projets d’avenir. Celui qui étudiait, comprenait et aimait les animaux a su transmettre des valeurs universelles d’harmonie entre l’homme et l’animal : des notions que comprennent des visiteurs du monde entier.
En 1960, c’est un parc à renards désaffecté qu’il choisit comme site idéal pour accueillir le zoo. Rapidement, l’espace allait manquer. On déménagea donc les installations sur l’Île-aux-Bernard qui allait conférer au Jardin zoologique un éclat particulier grâce à la rivière aux Saumons qui l’enserre de ses blanches cascades. Celui que l’on nomme « le père du Zoo » voulait que la beauté de la nature ressorte avant tout.
L’idée d’enfermer des animaux en cage le refroidissait. Surgit alors une inspiration parmi tant d’autres : créer un parc des sentiers de la nature. À l’intérieur de cette zone, les animaux sont libres et les visiteurs se baladent à bord d’un « train » construit sur mesure. C’est aux rythmes d’une musique traditionnelle que, lors d’une visite, défilaient sous mes yeux le camp des bûcherons, le poste de traite, la ferme du colon, le ranch de l’Ouest canadien, et j’en passe. J’ai aimé le contact avec la biodiversité boréale et l’histoire merveilleuse des bâtisseurs de notre coin de pays m’a captivée.
J’ai été séduite par la présence d’un caribou qui broutait des graminées sur les rives du lac Montagnais, près d’une tente de prospecteurs. L’esprit de cohabitation qui se dégageait de la scène m’a inspiré l’aquarelle « Caribou forestier ». Je le sentais heureux dans son environnement, et nullement dérangé par notre présence.
Le Zoo sauvage de Saint-Félicien est une preuve qu’un rêve peut devenir réalité. Au-delà des années, des expériences, des innovations, il laisse un message important : l’importance de posséder et de développer une conscience écologique.
Virginie Tanguay
Notice biographique de Virginie Tanguay
Virginie Tanguay vit à Roberval, à proximité du lac Saint-Jean. Elle peint depuis une vingtaine d’années. Elle est près de la nature, de tout ce qui est vivant et elle est très à l’écoute de ses émotions qu’elle sait nous transmettre par les couleurs et les formes. Elle a une prédilection pour l’aquarelle qui lui permet d’exprimer la douceur et la transparence, tout en demeurant énergique. Rendre l’ambiance d’un lieu dans toute sa pureté est son objectif. Ses œuvres laissent une grande place à la réflexion. Les détails sont suggérés. Son but est de faire rêver l’observateur, de le transporter dans un monde de vivacité et de fraîcheur, et elle l’atteint bien. Elle est aussi chroniqueuse régulière au Chat Qui Louche.Pour ceux qui veulent en voir ou en savoir davantage, son adresse courrielle : [email protected] et son blogue :virginietanguayaquarelle.space-blogs.com. Vous pouvez vous procurer des œuvres originales, des reproductions, des œuvres sur commande, des cartes postales.