Magazine

Palais en plastique

Publié le 03 mai 2008 par Journaldecharlotte
Ça y est, l'opération prévue depuis trois ans a enfin eu lieu. Je la retardais en donnant l'excuse qu'elle coûte cher mais je savais que je devais y passer un jour. En effet, hier, j'ai subi une greffe de gencive sur trois dents de devant en bas.
J'ai déjà eu beaucoup de traitements et d'opérations dans la bouche, quand j'étais jeune. Aujourd'hui, j'essaie d'éviter au maximum de me faire jouer dedans. Cependant, avec les couronnes que j'ai, je dois faire attention de bien prendre soin de mes dents si je ne veux pas avoir de problèmes.

Palais en plastique J'ai donc attendu dans la salle d'attente en lisant «Lucky Luke : La belle province» que j'avais commencé lors de mon précédent rendez-vous pour un plombage. J'essayais de me plonger dans l'histoire pour me calmer mais je me sentais vraiment nerveuse...
Quand est venu le temps d'aller sur la chaise du dentiste, l'assistante m'a dit de le prendre avec moi, que je pourrais le lire pendant que l'anesthésie ferait effet.
J'en étais où Jolly Jumper était tombé amoureux de Province, la belle jument, lors d'un rodéo au Texas. Comme Jolly était tombé en dépression après que Province soit rentrée au pays, Lucky Luke a décidé d'aller au Québec pour que Jolly puisse la retrouver.
Pour les âmes sensibles, arrêtez ici. Les autres, vous pouvez continuer mais ça risque d'être un peu frissonnant parfois.
En effet, pour faire une greffe de gencive, le dentiste prélève un petit morceau de peau du palais. L'autre solution est d'employer un greffon biologique acheté aux USA. 250 $ de plus et l'opération risque de moins bien fonctionner. Après moults discussions et tergiversations, j'ai accepté le prélèvement plutôt que le greffon...
Ce n'est pas la greffe comme telle qui me faisait peur mais le prélèvement : on sait combien un petit ulcère dans la bouche peut faire mal. Avec la grandeur de peau nécessaire à la greffe, je me voyais déjà en train de jeûner pendant au moins trois jours pour éviter de manger dessus !
Donc, hier, l'angoisse au ventre commençant à monter, je me suis retrouvée sur la chaise du dentiste à 15h30.
Première étape : geler l'endroit où aura lieu la greffe puis le palais. Ma dentiste a une technique qui fait que je ne sens jamais la piqûre - elle masse en même temps l'endroit qui gèle - mais dans le palais, ça a été plus saisissant. Passons...
Deuxième étape : Je reprends ma lecture de Lucky Luke pendant que l'anesthésie fait effet. Jolly retrouve Province mais il s'ensuit toute une saga que je n'ai pas eu le temps de terminer*...
Troisième étape : préparation de la gencive sur laquelle sera greffé le morceau prélevé dans le palais. Ça n'a pas fait mal, j'étais gelée, mais juste le fait de me faire jouer dans la bouche pendant un bon 15 minutes non-stop m'a très émotionnée. A tel point que j'ai commencé à trembler de tout mon corps et à claquer des dents tellement j'avais froid. J'ai demandé une pause... J'étais en pleine crise d'angoisse. L'assistante m'a mis une débarbouillette froide sur le front pour faire descendre la pression et m'a apporté une couverture. Pendant qu'elle s'affairait autour de moi, ma dentiste me parlait et moi... je pleurais. Réaction à la crise d'angoisse, normal et soulageant. J'aurais aimé savoir la suite de l'histoire d'amour de Jolly et Province...
Quatrième étape : prélèvement dans le palais. Couchée, la terre en arrière, tout s'est bien passé. J'étais calmée, au chaud sous la couverture. Je pensais à Jolly pendant que la dentiste mettait un pansement puis que l'assistante m'installait une coquille en plastique mou transparent à la grandeur du palais et sur les dents, pour éviter le contact avec l'endroit du prélèvement. J'espérais que Jolly soit heureux...
CInquième étape : installation du prélèvement et pansement sur les trois dents et pressions pour qu'il tienne.
En tout, 1h15 sur la chaise. Mon record depuis 1982 !
Quand je me suis levée, j'étais un peu dans les vapes mais ça allait bien. J'avais oublié Jolly et Province même si je m'étais dit que j'irais acheter la BD en sortant de chez le dentiste. J'avais un dentier en plastique qui recouvrait mon palais et mes dents et ça faisait drôle pour parler mais je n'avais pas mal.
J'ai repris l'auto, me suis arrêtée à la pharmacie acheter de l'Ibuprofène et des Smarties (pour me récompenser !), j'ai pris de l'essence parce que le voyant rouge de Cocotte était allumé avant de rentrer à la maison...
Une heure plus tard, l'anesthésie a commencé à lâcher... J'ai pris deux bonbons rouges (pas les Smarties !) et la douleur a passé rapidement. Rebelotte avant de me coucher. J'ai passé une bonne nuit et, ce matin, je n'ai pas mal. Je sens qu'il s'est passé quelque chose dans ma bouche mais sans plus... J'ai même perdu, probablement en mangeant, une partie du pansement du palais mais je ne sens rien... Wow, c'est ça qui me faisait le plus peur, ce bobo dans le palais.

Par contre, pour manger avec mon recouvrement en plastique, c'est pas jojo. J'arrive à mastiquer ce qui est relativement mou mais le basilic qu'avait mis mon amie dans la salade de tomates au souper est resté entier. Heureusement qu'elle l'avait coupé finement !
Ce matin, je suis allée déjeuner avec mon amie au resto. J'ai pris des crêpes. J'ai pu les manger mais en les coupant en petites bouchées car je dois manger seulement du côté gauche pour que la nourriture ne touche pas le palais à droite, là où a eu lieu la scène de torture. Aussi, faire tourner la nourriture dans la bouche seulement d'un côté quand on mastique, c'est tout un art, vous essayerez !!!
J'adore les crêpes et je mange toujours les trois qu'on me sert mais, ce matin, au bout de deux, j'en pouvais plus... de mastiquer. J'ai quand même la bouche sensible et mon estomac semblait rassasié alors j'ai laissé la 3e dans mon assiette (ne le dites pas à mon beau-père, ok ?! Il rugirait dans sa tombe en me répétant sa célèbre diatribe sur les petits Biafrais
qui avaient faim il y a une quarantaine d'années !).
Finalement, je n'ai pas mal. C'est sensible mais c'est beaucoup moins pire que ce à quoi je m'attendais. Je n'ai pas eu à prendre d'anti-douleurs aujourd'hui. Je mange, je bois et je parle sans que personne ne se rende compte que j'ai un palais en plastique qui recouvre toutes mes dents d'en haut...
Alors, en attendant de lire la fin de l'histoire d'amour de Jolly et Province et de vous dire comment elle se termine (ne me le dites pas si vous savez !), voici la célèbre chanson de Lucky Luke :



*
Lucky Luke est à la poursuite du desperado Brad Carpett. Luke essaie de le capturer lors d’un rodéo, mais malheureusement Brad réussit à s’échapper. Durant le rodéo, Jolly Jumper fait la rencontre d’une jolie jument du nom de Province. Jolly tombe amoureux mais lorsque Province retourne au Québec, il devient très triste. Lucky Luke accepte d’aller au Québec pour que Jolly retrouve sa dulcinée. Comme de raison, Rantanplan fera parti du voyage !
En territoire canadien, il fera la rencontre de Mario Bombardier, un québécois et propriétaire de Province, qui est en lutte contre Mac Habann, un riche collectionneur qui veut s’approprier toute la région dans le but d’ouvrir des commerces de restauration rapide. Luke mènera son enquête et croisera sur son chemin la chanteuse Céline [Dion] et son mari R’né [René Angelil], le propriétaire du saloon Robert [Charlebois] et son ami Gilles [Vigneault] et finira par découvrir le complot de Mac Habann.
Tous les habitants de la ville de Contrecoeur pourront reprendre leur terre. Mac sera arrêté par la police montée royale et Luke réussira à retrouver Brad Carpett et l’amènera dans un pénitencier du Texas.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Journaldecharlotte 3 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog