Depuis une dizaine de jours, on ne compte plus les réactions des producteurs et amateurs du vin contre des projets de lois initiés et rédigés avec le soutien massif de lobbies se vautrant sur des analyses soit disant scientifiques soucieuses de notre santé.
La première réaction d'envergure est venue de l’association « Vins et Société » (ICI). C'est insuffisant, mais bravo pour cette initiative qui a suscité déjà pas mal de réactions.
De Vincent Pousson à Dupont, de Bettane-Desseauve à Halau, du Sud-Ouest à Ouest-France Entreprise (ICI), ce ne sont qu'indignations devant cette grosse goutte qui fait déborder le vase.
Mais cela touche combien de personnes en tout ? Une toute petite minorité : on est très loin du grand public. Ils peuvent dormir tranquille, ces lobbyistes de malheur. Khayat, Pitte, Pivot : donnez de la voix ! Faites jouer vos réseaux.
Devant un gouvernement qui, fragile comme il est dans tous les sondages, prend de plus en plus en compte les réactions à ses ballons d'essai, c'est le moment où jamais de lancer une opération d'envergure qui doit avoir la plus large assiette possible, qui doit toucher pratiquement toute la population qui est informée par l'ensemble des médias : presse, radio, TV, internet.
Comment faire ? Deux points majeurs :
- trouver des fonds pour lancer une campagne d'envergure
- faire jouer les réseaux nombreux que peuvent activer des personnalités aux moyens conséquents qui sont elles-mêmes des amateurs de beaux vins - en consommation raisonnable - et qui ont des possibilités d'action réelle.
LES FINANCEMENTS
Une telle campagne pour remettre le vin à sa juste place historique et culturelle, sans surtout la réduire à sa seule dimension économique, doit se faire via de pleines pages de publicité dans la presse avec des interviews radio et TV. On parle probablement de quelques centaines de milliers d'euros : où les trouver ?
- les CIVB et consorts ont probablement des postes de budgets qui sont disponibles pour de telles actions. Il faut impérativement qu'ils joignent leurs moyens réciproques, et on devrait aboutir à des sommes suffisantes.
LES RESEAUX
Les Dassault ont une château à St Emilion. Le chef "publicité" du Figaro, qui est leur propriété devrait être sensible à un soutien de leur part pour un prix très spécial.
Dupont peut agir sur Giesbert pour un prix spécial dans Le Point.
Légasse a aussi du poids chez Marianne.
Bouygues est propriétaire de Montrose et de TF1 et de LCI
Les Pivot, Khayat, Pitte ont des amis à la chambre et au sénat. Avant des élections communales importantes, il y a de quoi sensibiliser plus d'un député ou sénateur, de gauche ou de droite, à une telle action.
Les Frey, Reybier, Moueix, Faiveley, Magrez, AXA, Crédit Agricole, Guigal, Perrin (Lagrézette) Perrin (Beaucastel), Rothschild, Humbrecht, Mentzelopoulos, Arnault, Pinault et cie : vous avez autant de discrétion pour agir que pour aider un tel financement.
Et je suis certain que cette liste peut être sensiblement allongée.
Sans même parler des riches propriétaires de grands crus qui peuvent apporter leur contribution, vie leurs associations plus confidentielles. Coucou l'UGCB, coucou le Cercle ?
Sans même évoquer deux ou trois agences de pub capables de créer cette pleine page d'une défense raisonnable du vin où l'éducation doit prendre le pas sur la répression.
L'étranger rit en sous cape et bien des pays ne pigent que couic à ce qui se passe chez nous dans ce secteur qui anime si bien une campagne française qu'on aime visiter pour sa vie, ses villages, ses fêtes et autres événements uniques dans un monde de plus en plus standardisé.
On redit ici, encore et encore que l'exemple des "PIGEONS", initiative fructueuse créée par Olivier Duha et ses amis est une preuve manifeste qu'il faut sortir du cercle des intéressés pour toucher tout le monde, tous les publics. Olivier avait réussi son opération en véritable "blitzkrieg", en deux temps trois mouvements. Ce sera sans doute un peu plus long pour une opération "réhabilitation du vin", mais en moins d'un mois, ça doit pouvoir se faire !
Pourquoi est-ce si difficile à comprendre ? Pourquoi chacun reste dans sa petite tour, frileusement, bêtement, sans même se souvenir que c'est dans l'union qu'on peut réussir ?
Soyons audacieux : il faut aller plus loin que la simple abrogation de ces projets de lois scélérates et, enfin, redire à tous que le vin n'est pas un mal, mais un bien. Il faut renverser cette tendance stupide d'une culpabilité idiote et, on se répète, éduquer plutôt que sévir. Raz le bol de ces toubibs qui, sans vergogne, vous disent que le premier verre est déjà néfaste.
Bref : avoir dans cette communication d'envergure une approche positive et ne pas donner l'impression que c'est simplement un secteur qui veut défendre son bout de gras.
Et, pourquoi pas, traduire cette page en anglais et la mettre dans l'Herald Tribune, histoire de dire au monde qu'il y a encore en France des gens sensés capables de défendre avec intelligence une certaine idée de la vie.