On débute avec Benjamin Clementine, LA révélation des Francofolies 2013 selon moi - difficile de choisir parmi la programmation de ce festival qui fourmille pourtant de jeunes talents (à retrouver ma chronique de son concert sur le blog du Ricard SA Live music ici et une chronique rédigée tout exprès sur mon blog, dans la foulée).
Benjamin Clementine c'est une personnalité, un charisme qui bouscule, qui heurte presque.
Alors qu'il s'installe face à son public débute une joute inattendue qui ne prendra fin que lorsque les dernières notes s'éteindront.
Son live est un spectacle à proprement parler, pourtant quasi-dénué d'effet, pendant lequel il ne se contente pas de chanter, non : pendant lequel il incarne les personnages qu'il met en scène dans ses textes. C'est un extraordinaire voyage émotionnel qui fait passer du rire aux larmes et laisse, il est vrai, un peu exténué.
Impossible de ne pas être scotché par le charisme de Benjamin, par la puissance de sa voix qui semble venir de si loin et par l'expressivité sidérante de ses traits.
Bien sûr qu'un artiste ne se résume pas à son live; j'ai d'ailleurs découvert Benjamin Clementine sur une radio, par hasard (souviens-toi j'avais partagé mon émoi ici).
Et ce jour-là j'ai le souvenir d'avoir été complètement chamboulée.
Rares sont les artistes qui parviennent à bouleverser l'auditeur dès la première écoute, Benjamin Clementine est de ceux-là, de la race des Grands, de ces artistes dont on imagine qu'ils pourraient facilement passer à la postérité tant leur talent est éclatant...
Que dire que je ne t'aie pas déjà raconté sur Fauve?
Fort du succès rencontré dès le lancement de son projet, le groupe bénéficie cette année de l'accompagnement du FAIR et on ne pouvait rien lui souhaiter de mieux étant donné sa volonté de rester indépendant.
Les textes bruts, incisifs ou tendres, toujours terriblement émouvants de Fauve ont défrayé la chronique. Encensés, scandés, raillés, imités : qu'importe après tout, c'est la rançon du succès!
Fauve poursuit son chemin avec son projet sincère qui semble être celui que le public attendait.
Fauve c'est une musique qui te prend par la main et te prend aux tripes. Une musique charnelle, en somme.
Diariste musical, Fauve nous livre des tranches de vie qu'on imagine issues tout droit du vécu, mais les chansons du groupe vont au-delà de ça : ce sont aussi de véritables interprétations. Car c'est une évidence : la voix de Fauve est pour beaucoup dans l'effet provoqué. Cette lecture habitée, heurtée, bousculée par des souffles, émouvante, vibrante, troublante, en un mot vivante est sans doute le secret du phénomène Fauve...
A retrouver ici ma chronique de l'EP de Fauve et là le live report du concert au Bataclan.
Et mon dernier favori présenté ce soir est... (tadaaaaaaa) : Mermonte (OK c'est annoncé dans le titre du billet mais ça me fait plaisir de mettre un peu d'effet).
Vainqueur du Lab des Inrocks, cuvée 2012, le groupe propose un projet ambitieux nourri d'influences multiples. Protéiforme, baignée de nappes vocales ensoleillées, la musique de Mermonte fourmille de ritournelles entêtantes, savamment orchestrées.
Les chansons de Mermonte sont comme ces bulles de savon aux multiples reflets qui dansent calmement dans le vent avant de s'éteindre doucement. Elles en ont la grâce aérienne et la beauté gracile.
Il y a là-dedans les cordes qui font frissonner, les harmonies vocales subtilement composées qui créent des ambiances éthérées, séraphiques, qu'on imagine facilement pouvoir habiller nos rêves les plus doux/
On aime sentir planer sur ce projet l'ombre bienveillante d'un Sufjan Stevens dans ses meilleurs moments (sur Fanny Giroud, c'est saisissant)... Mermonte a tout pour plaire et pour t'embarquer dans un rêve éveillé dont tu ressortiras groggy mais heureux. N'est-ce pas fabuleux?
Bon c'est ainsi que se termine mon billet. Si tu veux parcourir la sélection complète du FAIR je t'invite à te rendre par là.
Pour ma part c'est tout. See you.