Les météorites sont la mémoire de l’histoire du Système solaire la plus facilement accessible à l’humanité. On est encore loin de pouvoir visiter à volonté des comètes et des astéroïdes. C’est pourquoi chaque météorite qui tombe sur Terre est potentiellement la source d’une nouvelle découverte sur la formation des planètes et l’évolution du Système solaire, il y a environ 4,5 milliards d’années. Ce sont les météorites appelées chondrites carbonées qui intéressent les spécialistes de cosmogonie pour comprendre la genèse des planètes. Un scénario possible pour expliquer l’apparition de la vie sur Terre passe par un apport extraterrestre des molécules organiques dans les jeunes océans de notre planète. Des acides aminés et des molécules entrant dans la fabrication de l’ARN se seraient formés dans l’espace avant d’ensemencer la Terre, grâce aux comètes et aux météorites.
La météorite qui se désagrégea en entrant dans l'atmosphère terrestre en avril 2012 non loin de Sutter’s Mill en Californie, fait partie des chondrites carbonée. Les chercheurs de l’Arizona State University ont pris certains de ces fragments et les ont placés dans des conditions rappelant celles de la Terre primitive, plus précisément celles d’un hydrothermalisme comme on devait en trouver à proximité de volcans ou du point d’impact d’un astéroïde. Les cosmochimistes ont été surpris dedécouvrir des molécules organiques inédites, en particulier des polyéthers, encore jamais observés dans une chondrite carbonée. Une bonne nouvelle pour l’exobiologie, qui signifie que la variété et la complexité des molécules organiques apportées par les comètes et les météorites doivent être bien plus importantes que ce que l’on pensait. Cela permet donc d’envisager de nouveaux scénarios pour de la chimie prébiotique ayant amené à l’apparition de la vie.
Source : futura-sciences.com