Marvel Knights atteint la
dizaine avec les Thunderbolts en couverture. La nouvelle mouture de
l'équipe est menée avec un gant de fer par le général Ross (le
Hulk Rouge), et elle se fixe comme objectif de frapper fort et sans
concession aucune, là où sa présence est demandée sur le globe.
Cap donc sur le Kata Jaya, en Asie, où il s'avère que renverser le
dictateur local sera bien moins simple que prévu. Si le Punisher et
Flash Thompson (et son symbiote Venom) s'en sortent assez bien, les
choses se corsent pour Elektra et Deadpool, une doublette imprévue
et étrangement assortie. Daniel Way nous racontent ces événements,
mais n'a malheureusement pas le temps (et les idées?) pour exploiter
et faire fructifier les différents caractères qu'il met en scène.
Steve Dillon torche des planches un peu moins hideuses que dans le
premier numéro, mais la fixité des expressions, et son allergie aux
corps féminins, en font un artiste qui peut atteindre vite ses
limites, sur certaines séries. Daredevil a plus de chance. Tout
d'abord il accueille Michael Allred dans un épisode qui récupère
certains faits du passé de Tête à Cornes, où il sauve la vie de
son associé Foggy, lui même engagé à protéger un scientifique
qui a mis au point une machine pour rendre durant quelques minutes la
vue aux aveugles. Ce qui peut être utile pour Matt Murdock, non? Dans le
présent, il y a de l'eau dans le gaz entre les deux associés,
depuis que la dépouille (ce qu'il en reste) du père de Matt a été
retrouvé dans les bureaux de l'agence légale des avocats. Daredevil
est-il en train de perdre la boule (pour la énième fois) au point
qu'il ne se rappelle plus avoir fait joujou avec les ossements du
paternel? Quand Mila, son ex femme, internée en raison de problème
psychiatriques lourds, réapparaît dans son lit, un beau soir, sans
se souvenir de rien, la situation risque de devenir explosive. Mark
Waid s'amuse, Chris Samnee est aux dessins de cette version haute en
couleurs et positive de Daredevil, qui résiste et insiste.
Le Punisher, au contraire,
tire sa révérence. Les deux derniers épisodes de la série confiée
à Greg Rucka sont illustrés par l'artiste titulaire, Marco
Checchetto, qui offre un final froid, clinique,choquant. C'est un
carnage qui attend la police et l'opinion publique, alors que le
Punisher et Rachel Cole-Alves, qui viennent de décapiter
l'organisation criminelle de la Bourse, risque de succomber à un
ultime traquenard qui leur est tendue, et qui va entraîner une
tragédie quasi inévitable, contre toute la “déontologie” (oui,
il en a une) du Punisher. Une bose dose d'adrénaline, pour un titre
qui nous manquera. C'est ensuite le Winter Soldier qui vient clore la
revue, avec en invitée de marque la Black Widow, qui a subi un
lavage de cerveau et semble revenue à ses vieux amours du soviétisme
et de l'assassinat sur commande. Tout cela est du à un ennemi
perfide, ancien élève de Bucky Barnes, qui est revenu
malencontreusement à la vie après une longue période
d'hibernation. Les héros chez Marvel, ça se congèle très bien, il
suffit juste de trouver la bonne température. C'est tout compte fait
un bon épisode du duo Brubaker/Lark, bien dans l'ambiance et les
intentions de cette série d'espionnage musclée ou le Shield aussi a
son mot à dire. Marvel Knights 10 contient suffisamment de matière
pour en faire un bimensuel fort honorable que je vous recommande. En
ce moment dans vos kiosques!