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De l’Art Nouveau au style Mucha

Publié le 30 septembre 2013 par Effetdestyle @Effetdestyle

L’Art Nouveau … Une grande révolution dans le monde de l’Art…
La naissance, à partir de 1890, d’un courant artistique unique dans son expression et dans sa philosophie. Fini le classicisme, finies les convenances qui entravaient la créativité, place à l’art de la liberté totale, un art inspiré des formes de la nature où la sensibilité humaine a toute sa place.

C’est dans ce contexte que l’artiste Alfons Mucha devient le maître incontesté du style Art Nouveau dans la décoration.

L’Art nouveau en France et dans le monde

Hôtel Tassel à Bruxelles par Victor Horta
En Belgique, l’architecte Victor Horta se déclare précurseur du style Art Nouveau avec la construction de l’Hôtel Tassel. Un bâtiment à l’architecture audacieuse qui témoigne d’un style nouveau où la pierre et le béton côtoient harmonieusement les courbures du fer. Une magnifique réalisation qui force encore aujourd’hui l’admiration.

L’Art nouveau prend sa source idéologique en grande Bretagne à travers le mouvement Art et Craft et se diffuse concomitamment en France, en Belgique, en Allemagne, en Italie et aux USA.

Rompre avec les codes dictés par la société industrielle, tel est l’objectif de l’Art Nouveau. L’homme du 20ème siècle se doit d’avoir un cadre de vie différent où la nature, les couleurs vives, le rythme et l’éveil des sens prendraient le pas sur la rigueur et la platitude.

L’Art Nouveau occupe tous les espaces

Station Porte Dauphine (Hector Guimard)
La rue, car c’est un art joyeux, sonore, coloré qui se mêle aux gens et à la vie. Le parfait exemple, les bouches du métro parisien réalisées par Hector Guimard qui osera courber le métal  pour évoquer l’arrivée de la nature dans la ville. Les mauvaises langues qualifieront son style de « nouille » mais qu’importe, aujourd’hui encore certaines stations de métro font la fierté des parisiens.

Les maisons des catégories aisées de la population, à travers un mobilier aux formes douces sans ligne droite ; apparaissent ainsi pour la première fois les chaises à la structure organique.

L’espace publicitaire et littéraire se métamorphose.
Les peintres, Alfons Mucha en tête, voient d’un très bon œil la disparition de la frontière entre art mineur et art majeur. Désormais, les toiles peintes à l’huile sont rangées au même rayon que les affiches de théâtre, les cartes postales ou les panneaux décoratifs.

C’est bien dans ce contexte de tolérance, d’ouverture et de permissivité généralisée liée à l’Art nouveau que la destinée d’un homme se dessine: Alfonse Mucha prépare méthodiquement sa belle ascension.

Mucha Les Arts

Alfonse Mucha : quand la chance se conjugue au talent

Alfons Mucha est né en 1860 en  Moravie, une région d’Europe centrale appartenant à l’époque de sa naissance à l’empire Austro Hongrois et qui sera rattachée en 1918 à la Tchécoslovaquie. Une précision sur son lieu de naissance très importante quand on parle de Mucha car son objectif ultime était la production d’une série de toiles sur sa région d’origine : la Bohème.

L’Epopée des Slaves

L’Apothéose des Slaves (1926-1928)

Grâce au soutien financier de Charles Crane, un riche mécène rencontré aux Etas Unis, l’artiste parviendra à ses fins. C’est toute  la force de Mucha qui est résumée par cette rencontre. Après bien des négociations, Mucha réalise son rêve le plus cher, « L’Epopée des Slaves », une œuvre composée de vingt toiles gigantesques illustrant l’évolution du peuple slave.

Affiche Gismonda - Alfons Mucha 1894
La rencontre avec la comédienne Sarah Bernardt marque le tournant capital de la carrière de Mucha.
En 1894, au début de leur collaboration, Sarah Bernardt est déjà une immense star, elle a triomphé à la Comédie Française dans Phèdre, Hermani et elle a joué dans le monde entier, New York, Saint Petersbourg, Londres, Québec…
Mucha, lui, est spécialisé dans l’illustration mais n’a pas encore réalisé d’affiche…
Plus tard, évoquant leur rencontre, Mucha péchera un peu par orgueil contant une rencontre idyllique où Sarah Bernardt aurait eu un vrai coup de foudre pour son esquisse de l’affiche de la pièce Gismonda. La réalité est plus prosaïque, Sarah Bernardt aurait fait concourir plusieurs affichistes et c’est Mucha qui l’aurait emporté, pour sa plus grande joie car il vouait en secret un véritable culte à Sarah Bernardt, comme le montrent les croquis de la tragédienne retrouvés chez Mucha après sa mort.

L'Automne de Mucha (1896)

L’Automne de Mucha (1896)

Le travail de Mucha dépasse toutes les espérances de la comédienne, il révolutionne l’affiche de théâtre en privilégiant l’image par rapport au texte. Il utilise toutes les caractéristiques de l’Art nouveau : des couleurs douces, des lignes flottantes et une sensualité débordante. Il propulse en même temps Sarah Bernardt au rang d’icône de l’Art nouveau, la relation qui semblait déséquilibrée au départ va profiter pleinement aux deux artistes, 4000 affiches supplémentaires de Gismonda seront éditées pour la vente.
Cette association durera six années et sera très prolifique.

Grâce aux affiches de ses pièces, Sarah Bernardt assoit sa stature de femme fatale séduisante et Mucha aura la reconnaissance internationale qui lui manquait. Rarement un couple artistique ne fut  aussi complémentaire.

Figurine la Peinture - Les Arts de Mucha

Art Nouveau reproduction Mucha

Peu à peu, Mucha développe son propre style, audacieux, original au travers de nombreux objets décoratifs aux motifs abondants, des objets qu’il considère comme des œuvres d’art, accessibles à l’ensemble des classes sociales.

Le Style Mucha, c’est l’ensemble d’une œuvre envoûtante pleine de séduction qui a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de l’Art et que l’on prend plaisir aujourd’hui à découvrir ou à redécouvrir.


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