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Le plagiat, un hommage à la créativité

Par Bureaudestyle
Même bien protégé un livre est toujours susceptible d'être plagié. (Photo libre de droit)

Même bien protégé un livre est toujours susceptible d’être plagié. (Photo libre de droit)

Pour avoir eu de nombreux articles de presse et un manuscrit entier « repompés », en plus de 20 ans de création littéraire et de pratique journalistique, je peux affirmer sans crainte avoir survécu au plagiat.

Plus tard, un blog que je tenais avant celui-ci a été entièrement « aspiré » par une apprentie écrivain en quête de publications faciles. Une autre, lors d’une lecture de ma pièce de théâtre dans une librairie du 18ème, prenait en sténo tout le contenu lequel s’est probablement retrouvé sur son propre blog, impossible à vérifier ; je n’en ai été avertie qu’après qu’elle ait disparu dès la fin de la lecture…avant les petits fours.

Nous vivons une époque formidable : les pirates des caraïbes n’abordent plus les navires de victuailles et d’esclaves sabre au point, ils sont sur le net, ont des têtes de geek et font « copier-coller », c’est tout ! D’autres tiennent salon et obtiennent des prix littéraires avec l’aide secourable et secrète de Wikipédia. Voyons les choses du bon côté, les nouveaux pirates ne tuent plus personne et c’est l’encre des commentateurs qui coule en lieu et place du sang.

Quelques affaires célèbres autour du plagiat

De belles affaires ont défrayé la chronique de l’édition ces dernières années mais le plagiat est vieux comme le monde et Émile Zola avouait par exemple avoir emprunté une des scènes érotiques de « Nana » à Thomas Otway, dramaturge du XVIIe siècle.

« La Bicyclette bleue » de Régine Deforges, n’a finalement pas été taxée de plagiat par la justice face aux héritiers de Margaret Mitchell (« Autant en emporte le vent »). Ses avocats ont su démontrer que le plagiat (reprise mot pour mot du texte original) n’était pas le fait de son œuvre, Madame Deforges se serait juste fortement « inspirée » de la fameuse saga américaine. Dont acte.

Le biographe Henri Troyat a lui, perdu son procès contre Gérard Pouchain et Robert Sabourin, co-auteurs de « Juliette Drouet ou la dépaysée ».

Camille Laurens, auteur de  « Philippe », reproche elle, à Marie Darrieussecq d’avoir raconté son histoire, la perte d’un enfant, dans « Tom est mort ».

Les plagiaires sont pauvres

Les auteurs débutants vivent dans la hantise du plagiat. On les comprend ; tels ces parents anxieux à la naissance de leur premier bébé qui appréhendent toutes les embûches et les coups fourrés que la vie pourrait réserver à leur rejeton, ces primipares de l’édition ont eu tant de mal à mettre bas leur premier texte qu’ils pensent ne jamais pouvoir se remettre d’un éventuel pillage.

Pour autant, on n’a pas 30 choix quand on constate les dégâts : ou bien on a de l’argent ou encore le livre représente beaucoup d’argent et là on sort les avocats (très méchants, prenez les plus méchants possible). Ou bien on n’a pas d’argent (c’est souvent le cas) et le livre ne représente que la prunelle de vos yeux. Dans ce cas, pleurez…mais pas trop longtemps car…

…Passée la colère – légitime – et le jouissif désir de vengeance, il faut savoir raison garder. J’ai pour ma part cessé d’avoir des émotions fortes à ce sujet quand j’ai compris que les malheureux qui m’avaient piqué du texte ne pourraient hélas jamais en obtenir la source : mon imaginaire débordant. Sans pour autant cesser d’être vigilante, je me suis mise à considérer les plagiaires comme ces mendiants, dans les tableaux flamands du Moyen-âge, qui attendent aux lisières des banquets qu’un bout de pain ou d’os de volaille à moitié rongé n’échouent dans leur périmètre pour pouvoir se rassasier un peu, quand ils ne tentent pas de le dérober directement dans l’assiette d’un convive distrait. La vérité sur les plagiaires, c’est que ce sont des nécessiteux de la pensée et de la création et aujourd’hui, moi qui ait environ entre 5 à 10 idées par jour sans compter les réflexions et griffonnages qui vont avec, je les plains si sincèrement que j’aurais presque la tentation de leur donner un coup de main pour les aider à faire du texte.

Et puis aussi je me dis – et dites-le vous aussi – que si vous êtes copié, c’est parce que vous êtes bons. Le plagiat, c’est un genre de prix littéraire finalement…

Que faire pour protéger son œuvre quand même ?

1/Si c’est une œuvre dramatique (scénario ou pièce de théâtre) déposer à la SACD qui propose une formule de dépôt en ligne (20euros) ou en papier (46 euros) pour 5 ans.

2/Sinon Vous pouvez envoyer par la Poste votre manuscrit et un chèque de 45€TTC à la SGDL (Société des Gens De Lettres). En échange, vous recevrez une attestation de dépôt et votre texte sera protégé pour 4 ans renouvelables.

3/Le service Cleo proposé par la SGDL (La Société des Gens De Lettres). Cleo est un « service de dépôt d’empreinte en ligne ». Cléo a l’avantage d’authentifier et de dater votre œuvre à partir de votre ordinateur. Vous générez  un code secret appelé Cyberclé et la SGDL conserve cette empreinte numérique associée à votre manuscrit. (10€ l’empreinte pour une durée d’un an).

4/ copyrightdepot vous propose le dépôt de votre texte dans un espace d’archivage de 500 mégaoctets pour 10€  et une durée illimitée.

Ce qui ne marche plus : s’envoyer le manuscrit dans une enveloppe en recommandé…seule l’enveloppe « valeur déclarée » est valable.

Certains vous diront également qu’il faut passer par un notaire ou un avocat mais c’est   inutile ; bien sûr ceux ci vous garantiront la date de dépôt, mais c’est hors de prix en comparaison des autres méthodes ci-dessus.

Des liens :

Une mine d’informations sur le livre en général et le plagiat en particulier :

http://portaildulivre.com/plagiat.htm

Merci aussi à http://www.reponseatout.com/plagiat-d-3577/le-plagiat-litteraire-a102582

pour ses infos sur les affaires célèbres de plagiat

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