Aujourd’hui encore j’ai signé une pétition sur le site d’Avaaz pour la protection des droits de l’Homme au Zimbabwe et pour demander aux leaders de la Communauté de Développement Sud Africaine (SADC) d’empêcher de nouvelles armes chinoises d’être débarquées dans cette région, tant que la crise durera.
Pourtant convaincue du bien fondé de cette cause et du sérieux de l’organisme qui administre la pétition (associé pour cette pétition à Oxfam et Amnesty International), je me suis demandée, une fois de plus, si cela pouvait avoir réellement un poids quelconque. Une fois n’est pas coutume, je me suis lancée sur le net à la recherche d’informations sur l’impact potentiel d’une pétition, qui plus est électronique! Et j’ai trouvé des choses très intéressantes et extrêmement positives figurez-vous!
Des résultats chiffrés???
Malheureusement non, il est bien évidemment très difficile de mesurer quantitativement l’impact des pétitions et je n’ai pas trouvé d’information là-dessus. Si vous avez quelque chose à ce sujet, je suis preneuse!!
Un peu d’histoire…
Pour faire un petit historique rapide de la pétition, elle existe depuis bien longtemps puisqu’à l’époque de l’empire chinois pre-moderne, des secrétaires de la court lisaient les pétitions à l’empereur. Côté français souvenez-vous des fameux cahiers de doléances de 1789. À l’époque ils ont presque valeur de sondage! Mais si la pétition n’a pas de valeur juridique puisqu’elle ne contraint pas son destinataire à agir, il existe bel et bien un droit de pétition, apparu justement en France au lendemain de la Révolution. Et vous serez peut-être surpris d’apprendre que le nombre de pétitions reçues à l’assemblée nationale française n’a cessé de diminuer depuis 1986 ( 315 pétitions reçues entre 81 et 86 contre 29 seulement entre 2002 et 2007!!). La raison est peut-être en partie expliquée par le fait qu’avec l’avènement d’Internet de plus en plus de pétitions circulent sur la toile sans être pour autant recevable par l’assemblée. La France serait-elle à la traine??? Ailleurs, et pour certains pays depuis plusieurs années déjà (Parlement écossais - 1999) le principe de démocratie participative est renforcé par la mise en place d’un processus de pétition électronique ou e-pétitions. Le Bundestag allemand et l’assemblée galloise ont suivis le modèle écossais en 2005, et en 2008 respectivement. En France, un projet de loi a été déposé en 2005 par André Santini, mais depuis rien n’a bougé. Pourtant, et comme moi ça vous a peut-être échappé, lors de la campagne électorale notre président, Nicolas Sarkozy, avait promis dans une longue tribune : « Je protègerai la liberté d’expression sur Internet et je lui donnerai les moyens de contribuer activement au débat politique. L’accès en ligne au droit et au travail parlementaire sera profondément modernisé, la pétition électronique sera mise en œuvre, l’administration électronique accélérée. »
Bizarre, j’ai pas eu l’impression que les réformes allaient dans ce sens pour le moment…Serait-ce le temps de lancer une pétition pour demander le droit à la reconnaissance de l’e-pétition? 
Aujourd’hui, pourquoi faire une pétition?
Comme le disait Yannick en 2005 : « La pétition n’est pas uniquement un moyen de protestation. C’est également avec les nouvelles technologies un moyen pour les citoyens d’exprimer leurs avis, de réagir instantanément, de savoir et faire savoir. Cela participe également à une démocratie dynamique pour accroître la transparence de l’action législative. Les blogs en sont d’ailleurs une belle illustration. »
À l’heure de la mondialisation et en attendant que la reconnaissance des pétitions électroniques se généralise à travers le monde, signer une pétition permet au moins de relayer des causes parfois trop absentes des médias de masse et de faire progresser les opinions pour construire un monde plus juste. L’organisation internationale à but non lucratif Avaaz, dont le principal moyen d’action est la pétition électronique, l’explique ainsi :
« Dans notre monde interconnecté, les actions des dirigeants politiques et des entreprises ont un impact décisif sur nous tous. Afin de se faire entendre, les membres d’Avaaz.org créent un mouvement de citoyens sans frontières. En tant que tels, bien que nous n’ayons pas les mêmes moyens que les gouvernements, les multinationales ou les médias, nous pouvons mobiliser des millions de personnes du monde entier. C’est ainsi que nous pourrons faire en sorte que l’opinion publique mondiale ait un impact réel sur des questions majeures telles que la pauvreté, les changements climatiques ou les droits de l’Homme. »
Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus, regardez cette super belle vidéo faite pour Amnesty International et trouvée par Géraldine pour Ecolo-info :
Pour finir quelques conseils pour s’assurer que la pétition électronique pourra être prise au sérieux (recevable au même titre que la pétition papier) :
Elle doit comporter au minimum :
- un destinataire précis
- un objet précis détaillant si possible les moyens qui doivent être employés par le destinataire pour régler le problème
- le nom, l’adresse, le No de téléphone et l’adresse e-mail de chaque signataire
Pour aller plus loin :
- http://www.avaaz.org/fr
- Au Québec : http://www.brainstormingnational.org
- Démocratie participative et nouvelles technologies : http://www.ictparliament.org
- Démocratie participative et débat public utilisant Internet, le cas de l’e-pétition (NetPolitique)
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble