cette phrase :Iago : Que je vous ouvre mes pensées ? Imaginez un peu qu'elles soient sales, incorrectes, infâmes ? car existe-t-il un palais au sein duquel nulle obscénité ne puisse s'introduire.... ? et puis cette autre phrase : Othello : Puis-je te perdre, mon amour, à cause de la couleur de ma peau, de mes manières qui ne sont pas celles d'un joli cœur vénitien ?"
Ce week-end je suis allée au Théâtre des Amandiers voir les amours vulnérables de Desdémone et d'Othello, j'ai beaucoup aimé plus qu'attendu par les critiques, mais il faut garder son quant à soi, vulnérable; je ne me suis pas ennuyée comme souvent dans les pièces de Shakespeare. C'est quand même bizarre qu' on s'approprie Shakespeare et Molière comme s'ils tenaient les murs de la forteresse : Théâtre, ils n'ont pas demandé qu'on construise des miradors et mettent des gardiens devant des barbelés. Oui surtout j'ai aimé le mariage des genres et la présence et la sensualité et les partis pris la musique le chant la poésie les bagarres je me suis laissée emporter. On se plaint que ce sont de plus en plus des personnes âgées qui viennent au théâtre et il ne faudrait rien tenter de neuf fort et sincère si fortement sincère avec Shakespeare surtout.....en cette période où on en revient à la barbarie. En sortant j'avais envie qu'ils soient tous vivants dans mes rêves. Ils jouaient bien sur différemment les acteurs dont certains amateurs ou extérieurs au travail d'acteur, et la barre est très haute avec la force d'interprétation d'un Denis Lavant mais ils jouent tous la même pièce. Travailler Shakespeare c'est se bousculer en plan large et en plan rapproché et c'est hors les sentiers rebattus mais il faut que ce soit porté haut et avec fierté. Et ils sont fiers et ils ont raison. Merci de nous rendre vulnérables... d'accoucher l'étrangeté en nous-mêmes. Et ce n'est pas une pièce misogyne ; plutôt sur les profondeurs de la manipulation affective; des gens de pouvoir, jaloux des gens heureux et amoureux. iCertains adorent détruire tout ce qui ne leur ressemble pas. Denis Lavant à composé un personnage, receleur, intégriste, malveillant, et redoutable de talent, à attirer toutes les confiances....."je hais le Maure" résonne comme une arme qui tire son coup d'une épée ou d'une arme à feu. La douceur du serpent dans le Livre de la Jungle, il est frustré de toujours plus...Un gourou du quotidien, des couloirs, de la cité, de l'entreprise, des médias un acrobate du mensonge prêt à tout..... Et qui ne meurt jamais, de toutes les époques.
Bravo à tous et j'avais envie au début de la pièce de me sentir vulnérable donc amoureuse du si fort Othello. Une force de bonté si étendue si sincère... Et qui se recroqueville en peau de chagrin à cause des malversations et des calomnies de Iago.
C'est comme cela qu'on fabrique l'intégrisme, le terrorisme... ?
Et si les danses étaient des bagarres apaisées,mises en place dans le jardin puis sur le terrain vague, elles virent aux prémices de rixes qui renaissent et à la salle obscure avec toute notre imagination, elles sont expurgées. Les djinns sont des anges démons qui nous ré-attirent dans leurs mânes obscures.